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Page:Revue pédagogique, premier semestre, 1885.djvu/184

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REVUE PÉDAGOGIQUE

ces manuels, qui peuvent à tout le moins fournir aux maîtres, sous un format commode pour eux, un très grand nombre de modèles variés et intéressants. Le Petit traité d’ornements polychromes est le complément du Manuel de poche. Les auteurs pensent que les dessins ombrés donnent souvent lieu à de grands abus, que l’étude de l’ombre « ne devient fructueuse que lorsque l’on peut expliquer les jeux d’ombre et de lumière sur des modèles plastiques ». Au lieu des ombres, l’école, selon eux, doit introduire dans l’enseignement l’emploi des couleurs, et de là leur second manuel. C’est une idée dont nous ne nous portons point garants, mais qui mériterait, dans tous les cas, d’être soumise à l’expérience. Nous aurions aussi des réserves à faire sur les germanismes qui émaillent les préfaces de ces éditions françaises ; mais ici la forme est moins importante que le fond.

Langue allemande.

La surcharge des élèves. — Cette question semble avoir perdu un peu de son importance en Allemagne. Les discussions sont moins vives et la presse en semble moins préoccupée depuis la publication des rapports si considérables de la commission d’enquête constituée par le ministère prussien et de la commission médicale. Pendant bien des semaines, aucune des feuilles qui jetaient feu et flammes contre l'excès de travail sous lequel on écrasait les écoliers allemands n’a publié ni mentionné ces importants rapports. Mais ils ont fini par être connus ; les faits et les statistiques qu’ils contiennent ont ramené les plaintes à leurs justes proportions, et l’on a reconnu que s’il y a çà et là des abus, des intempérances, le mal n’est pas si grave ni si inquiétant qu’on l’avait cru d’abord.

Le sujet n’est pourtant pas épuisé pour cela, et pas plus tard que le mois dernier plusieurs des revues et journaux pédagogiques de l’Allemagne s’en entretenaient encore.

La Magdeburger Zeitung propose son remède. C’est de nommer, parmi les pères de famille qui envoient leurs fils au collège, ou parmi les citoyens de toute commune qui entretient des écoles supérieures ou secondaires, un comité qui ait la charge de veiller sur la distribution du travail aux écoliers, et de s’entendre à cet effet avec les directeurs et professeurs des établissements. Ceux-ci seraient mis en état de mesurer leurs exigences sur les possibilités et les circonstances de la vie de famille. Un bon maître y trouverait l’appui nécessaire, un maître inexpérimenté y rencontrerait les directions ou les barrières dont il aurait besoin, et de cette délibération commune sortirait le bien des enfants.

Pourquoi, dit l’auteur de cette proposition, le personnel enseignent serait-il blessé de cette collaboration des pères de famille ? Est-ce que les théologiens ne subissent pas les conseils presbytéraux et synodaux, le juriste le tribunal des échevins et des jurés, le mé-