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Page:Revue pédagogique, premier semestre, 1885.djvu/185

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LA PRESSE ET LES LIVRES

decin les autorités de police communales et nationales, et ainsi de suite ? L’éducation et l’instruction de nos enfants, à laquelle nous avons tous un si grand intérêt, ne comporterait pas l’adjonction d’hommes d’expérience, bien qu’ils n’aient pas qualité pour enseigner ? D’ailleurs, l’expérience se fait dans le pays de Bude et y réussit parfaitement.

D’autres feuilles demandent la « création d’une inspection médicale constante et de médecins attachés spécialement à chaque établissement pour y surveiller la santé des écoliers et le degré de travail qu’ils peuvent supporter. Il paraît évident que ces précautions risquent de tomber dans l’excès opposé à celui qu’on veut combattre.

Les Rheinische Blätter contiennent une intéressante étude de M. J. Merz sur la surcharge de travail dans les Realschulen, ou écoles d’enseignement spécial. M. Merz pense que les méthodes ne sont pas bonnes, et qu’avec de bonnes méthodes on arriverait à soulager singulièrement les élèves. Les travaux de composition allemande sont trop difficiles ; les sujets sont trop élevés pour l’âge des enfants, dépassent trop le cercle de leur expérience. Il faudrait s’en tenir, pour les sujets qu’ils doivent traiter par écrit, à ce qu’ils connaissent déjà à fond, à ce qui est réellement devenu leur propriété intellectuelle ; il serait bon qu’ils eussent déjà développé oralement le sujet avant de le coucher par écrit, de façon à n’avoir pas besoin de brouillon. En écrivant immédiatement au net on supprime autant d’écritures inutiles.

Quant aux élèves plus jeunes, des dictées ou de petits exercices de style seraient suffisants.

L’enseignement des langues étrangères gagnerait également à être donné dans un meilleur esprit : de nombreuses et correctes traductions dans la langue maternelle, plus de lecture et moins de grammaire, des exercices pratiques au tableau noir, devant toute la classe, et peu de travaux écrits pour la maison, tout au plus deux ou trois phrases qu’on fera certainement avec facilité et avec plaisir.

M. Merz s’élève contre les longues préparations au logis à coup de dictionnaire ; il préfère les lectures en classe à livre ouvert, qui permettent aux élèves de mesurer leurs forces, de s’intéresser à leurs auteurs, et qui permettent au maître de supprimer ou de diminuer les travaux à faire à la maison. Ces travaux, d’après son plan, se réduisent aux proportions les plus modestes ; il ne veut pas de rédactions religieuses, de rédactions d’histoire, de cartes de géographie ; il ne faut tracer ces dernières qu’en classe, et encore avec une certaine modération. De même pour l’histoire naturelle, la chimie, la physique : les travaux écrits, les exercices de mémoire, les longues nomenclatures ne sont d’aucune utilité dans ce genre d’études.