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Page:Revue pédagogique, premier semestre, 1885.djvu/186

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REVUE PÉDAGOGIQUE

M. Merz redoute également les examens écrits qui terminent Je trimestre, le semestre ou l’année, et qui peuvent être l’occasion d’études fatigantes, de répétitions, de travaux excessifs qui constituent précisément la surcharge dont on se plaint. Les examens oraux, pour les matières qui donnent lieu à narrations ou à descriptions, produisent assez souvent les mêmes inconvénients.

Peut-être qu’à force de craindre la surcharge et de diminuer les travaux des écoliers en dehors des classes, on comblerait les vœux de ceux qui ne demandent qu’à ne rien faire ; mais habituerait-on bien la jeunesse au travail, à l’effort, à la recherche ? Nous en doutons. Le travail personnel, solitaire, réfléchi, est un des éléments les plus considérables de l’éducation. À le supprimer ou à l’affaiblir, on perdrait plus qu’on ne gagnerait.

M. le Dr H. Schiller, directeur du gymnase de Glessen, ne va pas aussi loin. Dans une longue et substantielle étude que publie la Zeitschrift für das Gymnasialwesen, il réduit à leur juste valeur les plaintes hyperboliques sur la surcharge dont seraient victimes les écoliers de l’Allemagne. Il constate que le nombre des heures de classe et d’étude n’a pas augmenté et que les générations antérieures en avaient davantage ; qu’en 1837 déjà on trouvait plus d’incapables au service militaire parmi les étudiants que dans la jeunesse artisane ou commerçante. IL redoute l’établissement d’une inspection médicale qui imposerait aux écoles et aux collèges des exigences peu fondées, peu pratiques ; mais il pense qu’il serait bon de donner aux jeunes maîtres des notions précises et sûres d’hygiène scolaire qui leur ont fait défaut jusqu’à présent, et qui suffiraient à écarter les défectuosités signalées dans la distribution de l’air, de la lumière, de l’espace et des exercices corporels.

À ce propos, le directeur du gymnase de Giessen se déclare partisan de la suppression des classes d’après-midi. Il parle par expérience, ces classes ayant été supprimées complètement dans l’établissement qu’il dirige. Les classes du matin sont plus nombreuses, prennent cinq heures de suite, mais ne durent pas une heure entière et sont coupées par de légers repos, de 10 à 15 minutes. La dernière classe ne dure que 40 minutes, afin que les élèves qui demeurent loin aient le temps d’arriver chez eux à l’heure du repas. Cette dernière classe est suivie avec autant d’attention et d’intérêt que les précédentes. Dans le semestre d’hiver, elle est de 52 minutes, et l’on n’a remarqué aucun inconvénient à cette prolongation.

Le Dr Schiller déclare que son expérience de plusieurs années lui a démontré que trois quarts d’heure de travail énergique valent mieux qu’une heure de présence inerte, et qu’il est facile d’obtenir des maîtres et de la jeunesse ce travail actif pendant toutes les classes de la matinée. Les intervalles peuvent être remplis par quelques exercices de gymnastique, sous la direction d’un maître, mais facultativement.