ces dernières qualités étant non moins morales qu’intellectuelles.
Mais, sans nous attarder davantage, entrons dans le détail, et suivons le candidat du commencement à la fin de l’épreuve.
Un devoir d’élève lui est remis, et il est en même temps prévenu qu’il a une demi-heure à lui avant d’être appelé devant ses juges. Son premier soin sera évidemment de lire ce devoir : mais dans cette lecture s’arrêtera-t-il dès le début, à l’énoncé du sujet, recherchant comment ce sujet doit être compris et traité” Quelques-uns le voudraient : qu’est-ce que corriger un devoir, disent-ils, si ce n’est le comparer à une sorte de type que nous avons conçu et arrêté dans notre esprit ? Je me rangerais volontiers à cet avis, si le candidat disposait de plus de - temps ; mais qu’il songe combien il est pressé ! À sa place, je lirais d’abord tout le devoir, lentement, doucement, mais à la suite, d’un bout à l’autre, marquant seulement d’un léger trait de crayon les passages sur lesquels je sens que j’aurai à revenir afin de pouvoir les retrouver plus facilement : ce serait une première connaissance d’ensemble. Alors viendrait cette méditation sur le sujet dont nous parlions tout à l’heure ; j’y aurais été préparé, ce me semble, par la copie elle-même ; cette copie, si faible qu’on la suppose, a dû toucher le sujet, au moins per certains côtés ; ce que j’y trouve est déjà autant de trouvé pour moi ; ce qui ne s’y trouve pas me met sur la trace de ce que je devrai moi-même trouver ; car il est impossible que certaines omissions, les plus graves, ne me frappent pas, et sur le champ je suis conduit à les réparer. Ainsi cette lecture m’a été un profit, elle m’a fait gagner du temps ; elle a fourni à ma pensée des aliments, un point de départ ; elle a donné à mon esprit comme un premier branle, elle l’a mis en mouvement ; les idées, appelées les unes par les autres, se sont présentées ; je n’ai eu qu’à les ordonner. Voici donc mon sujet vu et compris.
Je puis maintenant revenir à ma copie et la considérer. Y a-t-il un plan ? lequel ? Est-il complet ? — (je répondrai à cette question et à d’autres qui vont suivre grâce à la méditation qui à précédé) — est-il logique ? S’il n’est pas complet, que faut-il y