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Page:Revue pédagogique, premier semestre, 1887.djvu/512

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REVUE PÉDAGOGIQUE

troupeaux et d’agriculture, et puis, comment en serait-il autrement avec ces Arabes ? on en vient au sujet favori, la guerre, les razzias, les expéditions contre les pillards, le souvenir de Bou-Amema ; et ce n’est que bien tard que chacun se retire sous sa tente. Le lendemain dès l’aube, inspection.

J’ai sous les yeux le rapport de M. Scheer. « Vingt-trois élèves présents. Ils sont assis en rond sur des nattes, les jambes croisées, tenant sur leurs genoux un tableau de lecture et un cahier. Six élèves de la première division, garçons de quatorze à dix-neuf ans, font un devoir de français pris dans la grammaire de Larive et Fleury ; la seconde division calcule ; les petits épellent, ils déchiffrent déjà des mots de plusieurs syllabes et connaissent tes plus usuels. Le maître, Belkassem-ben-Ahmed, est un jeune homme de vingt et un ans qui a fait ses études au lycée d’Alger ; il possède le certificat d’eptitude. Il reçoit un traitement fixe de 500 francs, plus 1 franc par mois et par élève. Il y a un moniteur nourri par l’agha, qui lui donne encore à l’époque des grandes fêtes un burnous et un haïck, etc. »

Pendant qu’il examine les deux petits groupes, M. Scheer donne aux plus avancés un devoir de rédaction à faire en sa présence : ils supposeront qu’ils écrivent au commandant le récit de sa visite et de son inspection. Et quel n’est pas son étonnement de s’apercevoir que plusieurs de ces élèves étaient hier soir dans le groupe réuni autour de lui et qu’ils n’ont rien perdu de la conversation.

Nos lecteurs ne trouveront pas mauvais que nous leur donnions une copie exacte d’un de ces devoirs, en y ajoutant la ponctuation, mais en respectant l’orthographe :

ÉCOLE NOMADE
des
MAMRA LARBAA
Kouiba de l’Oued-Chef
14 mai

Monsieur le colonel, commandant supérieur du cercle de Laghouat.

Mon colonel,

Je vous informe que nous avons reçu Monsieur l’inspecteur des écoles. Il est arrivé de Nili à cheval, avec lui un cavali[er]. Il fesai[t] bien chaud se jour. Il paressai[t] très fatigué. Tout le monde bien content à voir Monsieur l’inspecteur, bien atendu par la nezla. La