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L’ENSEIGNEMENT PRIMAIRE
CHEZ LES INDIGÈNES MUSULMANS D’ALGÉRIE,
NOTAMMENT DANS LA GRANDE-KABYLIE
[1]
(Suite et fin.)


Depuis que le ministère de l’instruction publique a pris cette initiative, les communes mixtes de la Kabylie, auxquelles les lois nouvelles en faisaient d’ailleurs l’obligation, se sont mises à construire des écoles. Pas toutes, comme nous aurons à le constater. Et, bien entendu, pas avec le même « luxe » que le ministère. Souvent on s’est contenté d’aménager quelque édicule religieux, et nous avons l’école-mosquée, on s’est borné à élever un simple rez-de-chaussée avec une salle de classe et deux petites pièces pour le maître, et nous avons l’école-gourbi ; on a utilisé un ancien baraquement, et nous avons l’école-chalet… Il y en a de tous les types et pour tous les goûts.

Au point de vue administratif, on les distingue en écoles ordinaires, écoles préparatoires, et écoles enfantines.

Parmi les écoles ordinaires, citons celle de Tizi-Ouzou, qui a pris la place d’une école arabe-française ; celle de Tamazirt, la première en date de la Kabylie, et qui offre un véritable livre d’or d’élèves, car il en est sorti nombre de bons instituteurs et de bons employés indigènes ; celle d’Aïl-Saada, dans la commune de Djur-djura ; celles d’Iril-Imoula et d’Aïn-Sultan, dans la commune de Dra-el-Mizan. Ce qui caractérise l’école ordinaire, c’est qu’elle comprend plusieurs classes, qu’elle est dirigée par un instituteur français, assisté d’adjoints français ou indigènes pour les classes inférieures ; et enfin que l’instituteur-directeur a quelquefois la surveillance et l’inspection des écoles dites préparatoires du voisinage. J’ai trouvé à Tizi-Ouzou 86 élèves présents, dont 28 Européens ; à Tamazirt, 146 élèves présents sur 190 inscrits ; à Iril-Imoula,

  1. Voir la Revue des 15 novembre et 15 décembre 1891, et 15 janvier 1892.