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Page:Revue pédagogique, premier semestre, 1892.djvu/424

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REVUE PÉDAGOGIQUE

même au moment de leur plus grande prospérité, ont pu attirer ; ce ne sont pas ceux-là que nous pouvons espérer convertir.

Si l’on veut voir, comme anciennement, et rien ne me paraît plus désirable, prospérer les cours d’adultes, il est de toute nécessité d’en comprendre autrement la mission, de les transformer profondément, de leur infuser une vie nouvelle par une organisation qui réponde aux besoins constatés et en vue d’une clientèle qu’ils peuvent grouper ; je veux dire, en vue des jeunes hommes et des jeunes femmes. qui sentent le besoin de perfectionner leur éducation première.

Pour cela, aux cours supplémentaires, institués par les lois de 1833, de 1850 et de 1867, il conviendrait de substituer des cours complémentaires, des cours de revision, je le veux bien encore, mais surtout des cours de perfectionnement où les jeunes gens des deux sexes viendraient chercher à approfondir et à étendre les connaissances élémentaires que l’école primaire leur aura données en son temps. Nous ne, repousserions pas a priori et systématiquement, car ce serait une lourde faute, ceux qui, ne fussent-ils que quelques-uns, ont tout oublié depuis leur sortie de l’école et qui désirent réparer le tort que leur cause leur profonde ignorance ; mais, grâce aux lois nouvelles et surtout grâce à une plus judicieuse entente des nécessités de la vie moderne, leur nombre ira chaque année en diminuant, tandis que seront toujours très nombreux ceux qui auront à cour d’augmenter et de préciser les connaissances forcément restreintes et trop générales qu’ils ont acquises dans leur première enfance. Les premiers même pourront suivre avec profit les cours spécialement faits en vue des seconds.

C’est évidemment en s’inspirant de ces sentiments, — ce qui ne paraît pas avoir été bien compris jusqu’ici, — et dans le but de donner satisfaction à des désirs plus d’une fois exprimés, que l’arrêté du 22 juillet 1884 et le décret confirmatif du 18 janvier 1887 ont tenté de réformer les cours d’adultes, ainsi que le prouvent les extraits suivants :

Arrêté du 22 juillet 1884. — Art. 3. — Les classes d’adultes com prennent les cours destinés aux illettrés et les cours spéciaux pour les jeunes gens qui désirent compléter leur instruction.

Art. 4. — Dans les classes destinées aux adultes dépourvus de l’instruction élémentaire, l’enseignement comprend : la lecture, l’écriture, l’orthographe, le calcul et les éléments du système métrique. Dans les cours de répétition et de perfectionnement, l’enseignement porte sur les matières énumérées à l’art. 1er de la loi du 28 mars 1882.

Art. 7. — Pour être admis dans les cours d’adultes, les élèves doivent être âgés de treize ans au moins. Dans les centres importants, les élèves de treize à seize ans forment une classe distincte.

Décret du 18 janvier 1887.Art. 99. — Dans les classes d’adultes ou d’apprentis, l’enseignement a un caractère pratique et plus spécialement approprié aux professions.