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Page:Revue pédagogique, premier semestre, 1900.djvu/252

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REVUE PÉDAGOGIQUE

était incapable d’aller directement à Rochebonne, qu’il se rendrait à l’île d’Yeu, où il avait déjà navigué, puis que, de l’île d’Yeu. il se ferait indiquer la route. Il suivra d’autres pêcheurs. »

N’est-il pas étrange que des marins laborieux et intelligents — car la population de Belle-Île possède ces deux qualités — ne soient pas capables de résoudre le problème le plus simple et le plus essentiel de leur métier ? Corriger une route et faire valoir une route ; c’est-à-dire se servir de la carte et du compas. Il est aisé de traiter ces questions à l’école primaire ; elles sont accessibles aux élèves du cours supérieur et du cours moyen[1], mais c’est dans les cours faits aux adultes du littoral qu’elles devraient trouver une place d’honneur. En quelques semaines, l’instituteur pourrait exercer les marins, ayant quelques notions d’arithmétique et de géométrie, à l’usage des cartes marines et les initier aux principes fondamentaux de la navigation estimée.

Afin de remplir les prescriptions du programme énoncé dans l’arrêté du 20 septembre 1898, il est indispensable de mettre les instituteurs de la côte au courant des principes fort simples, mais nouveaux pour eux, qui forment la base du nouvel enseignement. La préparation du cours moyen ne saurait présenter pour nos maîtres la moindre difficulté ; le programme, qui est très précis, servira de guide ; 1l leur suffira de se procurer des livres, afin de se documenter et d’agrémenter leurs leçons par des lectures intéressantes. Les jeunes stagiaires apporteront dans ce travail l’activité qui leur est habituelle et nos directeurs expérimentés sauront élaguer tout détail superflu, afin de rendre les nouvelles leçons simples, claires, intéressantes, faciles à comprendre et à retenir. Mais la préparation du cours supérieur, qui m’apparaît comme la partie la plus importante, comme le but même visé par les organisateurs du programme, semble nécessiter une initiation préalable de nos instituteurs, si l’on veut que leurs efforts soient couronnés de succès.

  1. Les problèmes de route que le patron de ce bateau avait à résoudre ont été posés à l’improviste aux élèves du cours moyen et du cours supérieur de l’école annexe à l’école normale de Vannes, et résolus aussitôt en présence de M. Just, en tournée d’inspection générale.