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Page:Revue pédagogique, premier semestre, 1910.djvu/431

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De la place
que devrait occuper l’Archéologie
dans l’Éducation nationale
[1].


… Je veux parler de la vulgarisation de l’archéologie par l’intermédiaire de ces sociétés savantes dont vous êtes, messieurs, les représentants autorisés, les membres les plus actifs.

Un tel sujet peut, dès l’abord, vous étonner, puisque, par définition et comme l’indique votre titre, les recherches savantes sont le but essentiel et, jusqu’ici, à peu près exclusif, de vos associations et de vos travaux. Permettez-moi donc de vous exposer comment et sous quelle forme je comprendrais ce rôle vulgarisateur des sociétés savantes, cette direction nouvelle dans laquelle je les voudrais voir s’engager, et de vous dire dans quel sens il me semble que pourrait se développer leur programme et se rajeunir leur action.

Jadis, vous ne l’ignorez point, les hommes lettrés, amateurs et curieux qui composaient les académies provinciales dont vos sociétés sont les héritières, ne se réunissaient guère que pour s’occuper, en dilettantes, de belles-lettres, de beaux-arts, d’antiquités, un peu d’histoire et de philosophie, parfois tout bonnement pour jouer au bel esprit. Les choses changèrent dans le premier tiers du xixe siècle, sous l’impulsion de l’exemple donné par cette héroïque phalange de savants associés à l’expédition de Bonaparte en Égypte, dont l’œuvre géante s’impose aujourd’hui encore à l’admiration universelle. Bientôt, tandis que l’Orient et

  1. Extrait du discours prononcé par M. Babelon, membre de l’Institut, à la séance de clôture du Congrès des sociétés savantes (2 avril 1910).