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DE LA FRÉQUENTATION SCOLAIRE.

notre seule influence, l’obtenir au moins en grande partie ?

L’obligation nous paraît-elle meilleure encore ? Est-ce que nous ne réussirions pas, à force de persévérance et de dévouement, à faire comprendre à tous les pères de famille que, sous peine de manquer de la manière la plus grave à leurs principaux devoirs de chef de famille et de citoyen, ils sont tenus de nous envoyer leurs enfants ? Je le crois. Plus d’un lecteur de la Revue pédagogique dira, j’en suis certain : « J’ai obtenu le double résultat demandé ».

Pour réussir dans cette tâche difficile, ardue s’il en fût, il est tout d’abord nécessaire que l’instituteur ait réellement, complètement la confiance des familles.

Pour l’obtenir, il lui faut, cela s’entend, des qualités essentielles. Il doit être, avant tout, un homme de bien, reconnu pour tel. Austère dans sa conduite, modeste et grave dans son attitude, on le trouvera toujours bienveillant, toujours obligeant, et constamment étranger aux luttes des partis — si partis il y a dans la localité — quelles que soient les occasions où elles viennent à se produire.

Au point de vue professionnel, l’instituteur doit être un apôtre, au sens précis du mot. Si par malheur il ne comprenait pas ainsi sa mission, on aurait beau faire des lois, on n’arriverait qu’à de médiocres résultats.

Examinons de quelles ressources il peut disposer d’ailleurs. Il en est plusieurs.

La première, c’est la caisse des écoles, institution qui n’est point nouvelle et dont les bienfaits ne sont connus cependant que dans un très-petit nombre de communes. On peut l’établir partout, comme il est dit à l’article 15 de la loi du 10 avril 1867 :

« Une délibération du conseil municipal, approuvée par le préfet, peut créer dans toute commune une caisse