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REVUE PÉDAGOGIQUE.

se plaira à l’école, ou voudra y venir régulièrement et longtemps. Les parents le reconnaîtront, s’intéresseront davantage aux travaux de leurs enfants, seront eux-mêmes fiers des progrès obtenus et y regarderont à deux fois avant de laisser interrompre de si bonnes études.

C’est alors que par des visites fréquentes, quoique discrètes, nous arriverons à nous emparer tout à fait de la place.

Ajouterai-je qu’il faut là de la prudence, du tact, de l’habileté ? Nous ne dirons jamais à un père, à une mère, que son enfant n’est pas intelligent ; on ne comprendrait point le motif de notre franchise et l’on nous en voudrait.

Du reste, s’il est des enfants plus intelligents que d’autres, ce qui ne saurait être contesté, il en est fort peu qui manquent de moyens au point de ne pouvoir nous faire honneur quelque peu.

Règle générale, dans nos rapports avec les familles, nous insisterons plutôt sur les qualités de nos élèves que sur leurs défauts.

Tout cela est bien connu des maîtres expérimentés, mais on ne saurait trop le répéter à ceux qui débutent.

Je veux, en terminant, appeler l’attention des instituteurs, nos collaborateurs, nos amis, sur deux autres moyens pratiques d’attirer les élèves à l’école et de les y rendre assidus. Le premier, c’est l’institution d’un genre particulier de récompenses, sous le nom de prix d’assiduité.

Tout élève qui, dans le cours de l’année, n’a pas manqué une classe sans motif légitime, reçoit un livret de caisse d’épargne d’au moins dix francs et un beau volume.

Celui qui n’a pas manqué plus de dix classes a droit aussi à un prix d’assiduité, mais qui ne consiste cette fois, qu’en un beau volume. Le nombre de ces prix n’est limité que par le chiffre du fonds spécial dont dispose l’école pour cela.