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REVUE PÉDAGOGIQUE.

de bois ou de fer au lieu de les enterrer avec de grandes herses ; nous foulons avec les pieds la terre ensemencée, au lieu de la fouler avec de lourds rouleaux ; nous sarclons avec de petits outils au lieu de sarcler avec de gros outils ; nous donnons de l’eau avec des arrosoirs, au lieu de la donner avec des rigoles ; nous faisons nos charrois avec des brouettes, au lieu de les faire avec des tombereaux, des charrettes et des chariots. Les théories sont les mêmes dans un cas comme dans l’autre ; les applications ont le même but et ne diffèrent que dans les proportions et les moyens. En somme, le jardinage n’est qu’une réduction très-perfectionnée de la grande culture. C’est pourquoi nous vous disions tout à l’heure qu’en faisant du jardinage l’instituteur enseignera la grande culture. Qu’il fasse donc du jardinage ; il y trouvera le double avantage de ne point passer par la langue des cultivateurs de profession et d’intéresser les écoliers à sa besogne pendant quelques semaines à la sortie de l’hiver.

De février en avril, il y a peu de chose à apprendre aux champs, mais au jardin c’est une autre affaire. C’est le moment de fumer, de bêcher, de préparer ses planches, de planter et de semer quantité de légumes et de fleurs.

II.
LE JARDIN DE L’INSTITUTEUR.

Il serait à souhaiter que toute maison d’école eût son jardin. Malheureusement il n’en est pas ainsi et c’est d’autant plus regrettable qu’on ne sait pas toujours comment s’y prendre pour réparer cet oubli. Les communes ont beau se montrer bien disposées et prêtes à s’imposer des sacrifices, on ne trouve pas aisément un coin de terre à acheter dans le proche voisinage de l’étole et on ne se