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LE JARDIN DE L’INSTITUTEUR.

soucie point de trop s’éloigner pour en avoir un. Mais prenons patience ; les difficultés s’aplaniront sans doute avec le temps. Les municipalités y sont trop intéressées, d’ailleurs, pour ne pas redoubler d’efforts et de bon vouloir. Aujourd’hui on n’admet plus d’école communale sans jardin, et l’on a raison.

Si nous avions le choix entre une terre excellente et une terre médiocre, il est évident que nous n’hésiterions pas. Peut-être, cependant, serait-il préférable dans le cas particulier d’exercer l’instituteur sur une terre de petite qualité. Il aurait la satisfaction de l’améliorer et le public pourrait constater les améliorations. Pour ce qui est de l’étendue de ce jardin, nous ne nous y arrêterons guère. Nous nous contenterions de 2 à 300 mètres. Pour un homme qui n’est pas cultivateur de profession, qui n’a que de courts loisirs, c’est bien assez de cette étendue ; peut-être trouvera-t-il qu’en terre forte c’est déjà trop. Il ne nous en coûterait rien de lui donner satisfaction là-dessus. L’essentiel, à nos yeux, est que le travail ne surmène pas le travailleur et qu’il soit exécuté d’une façon irréprochable. Si peu que l’on voudra, mais le mieux qu’on pourra. Il ne s’agit point ici d’en mener large, afin de gagner de bonnes journées ; il s’agit de montrer aux enfants de beaux spécimens de culture et de leur donner entre deux coups de bêche ou deux coups de serpette des explications sur diverses choses. La curiosité est de leur âge ; ils sont questionneurs jusqu’à l’indiscrétion, et le temps qu’on dépense à leur répondre n’est pas le plus mal dépensé.

La clôture du jardin ne nous regarde pas ; c’est une affaire toute communale, et laissât-elle à désirer, l’instituteur est bien forcé de s’en arranger. Il est clair que si