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LE JARDIN DE L’INSTITUTEUR.

moyen. Il fabriquera du compost pour fumer son jardin.

Par compost, on entend un mélange de toute sorte de substances fertilisantes. Voyons quelles sont les substances dont l’instituteur disposera et comment se fera la préparation.

En première ligne plaçons les vidanges, c’est-à-dire l’engrais humain. Viennent ensuite les cendres de bois, la suie des cheminées ou des tuyaux de poêle, les balayures de la maison, les chiffons de laine, les eaux de vaisselle, de savon, de lessive, les mauvaises herbes, les fruits pourris, etc. Toutes ces choses réunies, mélangées avec de la terre, mises en tas, deviennent un excellent engrais au bout de quelques mois. C’est un service varié et complet ; les plantes y trouvent de quoi satisfaire leur appétit et leurs goûts, et elles le font bien voir surtout quand on à soin de diviser parfaitement le compost, de pulvériser en quelque sorte avant de s’en servir. L’effet d’un engrais solide quelconque est toujours en raison de la division qu’on lui fait subir. Plus il est menu, mieux il agit.

Théoriquement, les entreprises vont presque toujours bien ; mais dès qu’on en vient à la pratique, on rencontre souvent des obstacles auxquels on ne s’attendait pas. Ainsi, par exemple, l’engrais humain qui suffirait presque à lui seul pour fertiliser le jardin de l’instituteur, soulève de grandes répugnances. Le département du Nord, les environs de Lyon et le pays niçois sont à peu près les seules contrées de notre territoire où l’on s’en servira de suite sans éprouver le moindre dégoût. Partout ailleurs les instituteurs reculeront devant cet engrais. Ils n’arriveront à triompher de cette répugnance qu’en le désinfectant d’abord et en le masquant ensuite avec une suffisante