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REVUE PÉDAGOGIQUE.

faire provision d’avance, d’en remplir un bassin ou une grande futaille et de la laisser prendre la température de l’air avant de s’en servir.

III.
LES ENGRAIS DU JARDIN.

Les engrais sont les vivres des plantes et de même que l’on s’approvisionne de fourrage et d’avoine avant de mettre des bêtes à l’étable et à l’écurie, nous devons nous approvisionner d’engrais avant de mettre des plantes au jardin. Chez un fermier, c’est très-commode ; chez un instituteur, ce l’est moins. Le premier a des chevaux, des vaches, des moutons ; le second, s’il est en ménage, a peut-être une vache, quelques lapins et quelques poules qui l’aideront à se tirer d’affaire ; mais s’il est garçon, s'il n’est point en situation de nourrir vache, lapins et volaille, comment s’y prendra-t-il pour fumer son jardin ? Voilà ; le problème à résoudre.

Trois solutions se présentent à notre esprit : 1° acheter du fumier et le payer comptant ; 2° emprunter du fumier à quelque voisin obligeant et le rembourser avec les produits du jardin ; 3° fabriquer un compost.

L’instituteur n’achètera pas de fumier, parce que le fumier se vend cher, parce qu’il n’est pas forcé d’en acheter, et aussi parce qu’en certains endroits il n’y en a point à vendre.

L’instituteur n’empruntera pas de fumier à la condition : de le rembourser en produits horticoles, parce qu’il ne l’osera pas, parce que cette sorte d’échange n’est en usage nulle part.

L’instituteur s’arrêtera donc bon gré mal gré au troisième