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REVUE PÉDAGOGIQUE.

quantité de terre. Aussi longtemps que l’odeur offensera leur odorat et que l’aspect offensera leurs yeux, ils ne l’emploieront pas.

Heureusement, il est aisé et il n’en coûte guère de désinfecter les matières fécales. Avec du poussier de charbon de bois et du plâtre en poudre, avec des cendres de houille, avec du mâchefer pulvérisé ; avec du chlorure de chaux sec qu’on délaye dans de l’eau au moment de s’en servir (32 gr. de chlorure par litre d’eau) ; ou bien encore, avec du sulfate de zinc, avec du sulfate de fer ou vitriol vert, on obtient un résultat très-satisfaisant. Pour ce qui est de la terre destinée à masquer les matières, on en trouve autant que l’on veut. L’essentiel, en cette affaire, c’est que les latrines soient disposées de façon à faciliter le travail.

Nous savons très-bien que les matières fécales désinfectées n’ont pas sur les plantes l’effet rapide et énergique de l’engrais non désinfecté ; mais il vaut encore mieux recourir à ce moyen pour en assurer l’emploi que de ne pas s’en servir du tout.

Les urines ne sont point répugnantes ; par conséquent, les instituteurs les utiliseront plutôt que les matières solides. Ils ont donc intérêt à les bien recueillir.

À la rigueur, rien qu’avec les urines de la maison d’école, les cendres, la suie et de la terre, on formerait un compost de très-bonne qualité. La préparation de ce compost ne présente aucune difficulté. L’instituteur choisira un coin perdu de son jardin, autant que possible à l'exposition du nord ; il y brouettera de la terre prise sur les carrés et en formera une première couche de l’épaisseur de 40 à 50 centimètres qu’il arrosera avec de l’urine. L’arrosage fait, il recouvrira de quelques pelletées de terre