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LE JARDIN DE L’INSTITUTEUR.

et étendra par-dessus des cendres de bois, de la suie. Il formera ensuite une seconde couche de terre de 20 à 25 centimètres, sur laquelle il versera les urines disponibles, et il ajoutera cendres et suie ou des cendres seulement s’il n’y a pas autre chose. Il continuera d’élever ainsi son compost couche par couche de 20 à 25 centimètres, jusqu’à ce qu’il atteigne 1m,30 environ. Après cela, il prendra un pieu et il ouvrira des trous dans le compost à diverses profondeurs afin de livrer passage aux urines qu’il y versera deux ou trois fois par semaine. Au bout de six semaines, ou de deux mois, le compost sera en état d’être utilisé. Par une journée chaude, il le démolira avec une pioche et l’étendra afin de faciliter la dessiccation de cette boue fertilisante. Une fois sèche, il divisera les mottes le mieux possible et reportera sur ses carrés la terre qu’il leur avait empruntée et qu’il aura enrichie. Voilà tout.

Les gens qui ont sous la main du fumier d’étable, où d’écurie, ou de porcherie, de la colombine de volaille, en mettent nécessairement dans le compost et l’obtiennent ainsi de qualité tout à fait supérieure ; mais encore une fois, très-peu d’instituteurs ont ces précieuses ressources.

L’écorce qui a servi au tannage des peaux, n’est pas toujours utilisée dans nos provinces. Dans les grandes villes on en fait des mottes à brûler, ou bien les vidangeurs les achètent et les brassent avec l’engrais humain, afin de le vendre aux cultivateurs. Mais dans les localités de peu d’importance, les tanneurs n’en font point de cas et les donnent pour s’en débarrasser. Les instituteurs qui pourraient en profiter, feront bien de s’approvisionner de cette tannée et de la mélanger avec l’engrais humain. Quelques couches de ce mélange communiqueraient une grande énergie au compost.