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REVUE PÉDAGOGIQUE.

C’est un outil fort simple qui ne vaut pas plus de 2 francs à 2 fr. 50 c. et dont les formes sont variables, Telle râtissoire à pousser ressemble à une pelle à feu sans rebords, très-coupante, qui serait munie d’un long manche. Telle autre ressemble à un triangle ou à une truelle de maçon coupant de deux côtés. Une autre forme est celle d’une lame de 4 à 5 centimètres de largeur avec deux branches de fer faisant demi-cercle et se réunissant à une douille qui reçoit le manche en bois. Quelle que soit la forme de la lame, il importe qu’elle soit relevée comme celle de la pelle à feu. Sans cela, on serait forcé, pour s’en servir aisément, de couder le manche comme dans la grosse pelle anglaise des terrassiers. Or, c’est justement parce que les manches des râtissoires sont droits que la lame est légèrement relevée. On peut ainsi l’employer sans baisser le dos.

Pour ce qui est de la longueur des lames, elle est subordonnée aux cultures en lignes dont on se propose de sarcler les intervalles. Si les lignes sont, par exemple, à 30 centimètres l’une de l’autre, la râtissoire ne devra fonctionner que sur une largeur d’environ 95 centimètres, de manière à ne pas offenser les plantes. Si les intervalles étaient moindres, la largeur de la lame devrait nécessairement être moindre aussi.

Avec la râtissoire qu’on pousse devant soi, on coupe rapidement les mauvaises herbes en écorçant la terre et on nettoie une planche en moins de temps que nous n’en mettons à vous le dire. Nous nous souvenons d’un cultivateur qui employait trois femmes pendant quatre mois de l’année à sarcler à la main environ 40 ares de potager ensemencé à la volée. Il eut le bon esprit de ne plus faire que des cultures en lignes, et avec la râtissoire