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REVUE PÉDAGOGIQUE.

dès que l’air et le soleil ont eu prise sur elle et l’ont suffisamment travaillée, elle devient fertile. Donc ces agents ont une importance capitale et nous avons toujours quelque chose à gagner à bien mettre la terre en communication avec eux. Or, c’est en la labourant que nous établissons cette communication. Une terre qu’on ne labourerait pas du tout, ne recevrait les influences atmosphériques qu’à sa surface et ne s’améliorerait pas en dessous ; une motte qu’on laisserait intacte serait dans le même cas et ne s’améliorerait pas à l’intérieur. Mais du moment que nous remuons la terre avec une charrue, une bêche ou une houe et que nous mettons la motte en miettes par un moyen quelconque, l’air et la chaleur du soleil ont leur libre entrée et fonctionnent à leur aise. Ils pénètrent partout, ils agissent partout et fertilisent toutes les particules du sol. Les praticiens qui ne se rendent pas compte de la chose théoriquement ont pour eux les résultats et, s’ils labourent, c’est avec l’assurance qu’ils y ont leur intérêt. Ils ne se trompent point.

Voilà pourquoi nous disons aux instituteurs : Vous bêcherez les carrés de votre jardin avant l’hiver ou dans le courant de l’hiver. Après cela, par un temps de gelée, vous couvrirez ces carrés d’engrais et vous les bêcherez de nouveau dès la sortie de la mauvaise saison. Puis au moment de semer ou de planter, vous diviserez chaque carré en planches de 1m,15 ou 1m,30 de largeur, séparées : les unes des autres par des sentiers de 25 centimètres environ.

Les instructions que nous pourrions donner sur la manière de bêcher un jardin et de partager les carrés en planches, ne seraient d’aucune utilité aux personnes absolument étrangères aux travaux de la terre, et ne