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l’épaisseur des murs creux un tuyau horizontal… et de chacune des faces du polygone partent trois tuyaux réunis en un seul » Le polygone ayant huit côtés, la classe devrait donc compter huit tuyaux, mais deux des côtés sont occupés par les fenêtres, deux autres par les portes, un par la chaire, un par le poële ; il ne reste donc plus de place que pour deux tuyaux horizontaux et la classe modèle n’en compte même qu’un. On comprend que présentée de cette façon la question de la ventilation puisse paraître formidable, et il faut bien reconnaître que nous avons eu raison de dire que, dans de telles conditions, le bon vouloir de l’air vicié devenait indispensable à son expulsion.

Les châssis placés dans les fenêtres de l’école modèle, nous ne parlons pas ici de ceux dont il est question dans la brochure, ont été décrits et dessinés dans les Écoles publiques en France et en Angleterre, ouvrage publié en 1877. Des châssis de ce genre fonctionnent depuis deux ans à titre d’essai dans une école de Paris.

En exposant son école modèle, M. Ferrand croit de très-bonne foi sans aucun doute qu'il a découvert le moyen de construire une école non pas de 100 élèves commeé il le dit, mais de 92 seulement (fig. 2, p.11 de la brochure) pour 20, 000 francs c’est-à-dire à raison de 220 francs par élève, et il se décerne lui-mêmeà cette occasion des éloges peut-être un peu exagérés. Or sans compter celles que nous ne connaissons pas il existe dans un grand nombre de départements des écoles construites par de modestes architectes et qui n’ont coûté que 180, 170, 160, 155, 150 francs et moins par enfant. Ces écoles sont mieux installées, plus saines et plus confortables que l’école modèle.

Enfin M. Ferrand nous a reproché de ne pas avoir lu sa brochure et nous a engagé à le faire. C’était donner là un dangereux conseil, d’abord parce que ce n’est pas la brochure qui est exposée mais bien l’école modèle, ensuite parce que cette brochure contient quelques négligences ou obscurités.

On voit en effet dans les dessins dont cette brochure est illustrée. Des classes meublées de bancs à cinq places.

Des classes contenant 46 siéges pour 50 élèves.

Des passages de 0, 25 entre murs et siéges.

Des logements de 42 mètres environ de surface pour loger un instituteur et sa famille.

Des cuisines ayant 0", 80 de largeur entre mur et fourneau.

Des salles à manger ayant 2 mètres de largeur entre mur et cheminée.

On y reçoit le conseil de toujours employer des poêles en terre cuite ou au moins en fonte et de placer les parquets sur bitume ; les poëles en fonte dans une classe et le bitume dans des communes rurales !

On y est avisé que la surface vitrée d’une classe doit toujours être au moins le tiers de la surface de son plancher et, comme conséquence, l’auteur donne 13 mètres de surface vitrée à des classes de 55 mètres de surface, — 15 regardé comme le tiers de 55.