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Page:Revue pédagogique, second semestre, 1879.djvu/157

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L’ENSEIGNEMENT PRIMAIRE EN ALGÉRIE.

un inspecteur. La création de l’Académie d’Alger remonte à l’année 1848. On comptait déjà alors dans la colonie 106 écoles primaires et salles d’asile fréquentées par 8,294 enfants pour une population de 115,741 habitants européens.

Évaluons les progrès accomplis depuis cette époque, c’est-à-dire depuis trente ans. Le chiffre actuel de la population civile européenne, en y comprenant les Israélites indigènes naturalisés, est de 344,749 habitants, dont : 155,727 Français ; 33,287 Israélites naturalisés ; 155,735 Espagnols, Maltais et Européens d’origines diverses. Cette population si dissemblable, quant aux origines et au genre de vie, est inégalement répartie sur un vaste territoire où elle s’est groupée suivant ses besoins et ses aptitudes. Pour s’en faire une idée, il est d’abord nécessaire de se rappeler que la partie de l’Afrique septentrionale comprise entre la Tunisie et le Maroc à l’est et à l’ouest, baignée au nord par la Méditerranée, limitée au sud par la mer de sable du Sahara, que les Arabes avaient surnommée l’île de l’Occident et que nous désignons nous-mêmes sous le nom général d’Algérie, se divise en trois régions naturelles bien distinctes : le Sahel, le Tell et la région saharienne. Le Sahel, comprenant le littoral, a été le premier conquis et, par conséquent, le premier colonisé. La colonisation s’avançant à la suite de la conquête, à mesure que celle-ci était assez affirmée pour permettre un commencement d’organisation et pour garantir aux colons une sécurité à peu près suffisante, s’est ensuite étendue graduellement et lentement du nord au sud dans les régions les plus propres à la culture. Habiles de tous temps en tous les genres de négoce petits ou grands, les Israélites, auxquels la conquête apportait une première émancipation avant de les élever au rang de citoyens fran-