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Page:Revue pédagogique, second semestre, 1879.djvu/280

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REVUE PÉDAGOGIQUE.

ce qui est juste, et de ce qui ne l’est pas, pour nous conformer à l’un et nous abstenir de l’autre. » « Le caractère général de Loues les règles, ajoute-t-il, ou ce qu’elles ont de commun, est qu’elles tendent également à diriger la conduite d’un être intelligent qui ne doit pas vivre au hasard, et à qui la raison a été donnée pour être comme sa première loi ». C’est ainsi que le droit est une partie, et non la moins essentielle, de la morale. Il en est en même temps le complément et la sanction, par les devoirs positifs qu’il impose et par les peines dont il frappe ceux qui les violent. Il en résulte que l’enseignement du droit, dans ses règles fondamentales, est la suite naturelle et, il est permis de le dire, nécessaire de l’enseignement de morale. Sans l’enseignement du droit qui donne une forme précise et définie aux devoirs, aux plus importants du moins de nos devoirs envers la famille et la société, l’enseignement de la morale risque de demeurer, à certains égards, incomplet, insuffisant et vague.

Les jeunes gens qui auront suivi les cours de l’école primaire supérieure, en sortiront vers l’âge de seize ou dix-huit ans pour entrer dans une des carrières diverses qu’offrent l’industrie, le commerce, l’agriculture, l’administration. Quelques années plus tard, et, après avoir payé au pays leur dette sous les drapeaux, ils seront citoyens et pères de famille. Is sont pour la plupart destinés à former ce qu’on pourrait appeler les cadres inférieurs de la grande armée sociale. La plupart aussi, en dehors de leur profession et des connaissances spéciales qu’elle exigera, n’apprendront plus guère que ce que leur enseignera l’expérience de la vie. Le temps, les moyens et le goût d’augmenter des connaissances dont ils ne pourront pas tirer immédiatement profil, leur manqueront également. Ils vivront toute leur