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Page:Revue pédagogique, second semestre, 1879.djvu/380

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REVUE PÉDAGOGIQUE.

ornement deux ou trois cartes géographiques à demi effacées par le temps.

Il ne reste plus aujourd’hui qu’un petit nombre de ces écoles, et bientôt elles auront toutes disparu ; mais il n’y a pas longtemps l’Écosse n’en possédait point d’autres, et l’on pourrait citer nombre d’hommes de mérite et de distinction encore vivants qui y reçurent leur première instruction. Tous les enfants de la paroisse, sans distinction de sexe, riches et pauvres, y recevaient une éducation commune ; les fils et les filles des propriétaires opulents étaient mêlés aux enfants de modestes artisans et même à ceux de cette classe qui, de nos jours, en Angleterre est appelée Ta classe indigente. On y admettait également les orphelins et les enfants dont les familles étaient hors d’état de supporter les frais de leur instruction ; mais pour ceux-ci le conseil paroissial payait la rétribution scolaire. Le régime était à peu près le même pour tous ; il ne différait que dans la durée du temps passé à l’école et dans quelques parties de l’enseignement, suivant la carrière ou la profession qu’ils devaient suivre, Garçons et filles étaient réunis dans la même salle, groupés suivant le degré d’instruction de chacun, et tous indistinctement étaient soumis à la même règle et à la même discipline. Ces exercices en commun n’avaient lieu qu’aux heures de classe : dès qu’ils étaient dehors, les garçons et les filles se séparaient, se livrant les uns et les autres aux jeux de leur âge et de leur sexe. Ce système d’éducation, si étrange qu’il puisse nous paraître, n’a jamais produit que de bons résultats chez les peuples qui l’ont mis en pratique. Durant les longs mois d’hiver, le combustible pour le chauffage de l’école était fourni par les écoliers. L’un apportait sa bûche, l’autre son morceau de charbon de terre, un autre