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Page:Revue pédagogique, second semestre, 1879.djvu/382

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REVUE PÉDAGOGIQUE.

Le directeur d’une école de paroisse était un personnage d’importance, dont la position était avantageuse autant que recherchée ; il était, après le ministre du culte, l’homme le plus en estime dans le bourg. La considération attachée à sa personne était due à une instruction étendue et variée : il n’était pas rare de rencontrer de ces hommes qui avaient passé huit années dans une université et qui, après un cours d’études complet, avaient été déclarés aptes à occuper un poste de vicaire. Déjà, il y a vingt ans, les instituteurs de paroisse recevaient un traitement fixe dont le chiffre variait entre 750 et 875 francs ; ils étaient logés aux frais de la paroisse et percevaient une rétribution payée par Les élèves. Dans la paroisse, l’administration des intérêts et des biens ecclésiastiques est remise à un conseil composé du ministre et des « anciens », qui sont eux-mêmes choisis parmi les plus dignes. Cette réunion d’hommes d’élite prend le nom de « session », et l’instituteur qui en faisait partie prenait le titre de « clerc de la session ». C’était l’instituteur qui publiait les bans de mariage, et pour cette fonction il recevait une rétribution qui n’était pas inférieure à dix shellings et atteignait le plus souvent une guinée. C’était lui encore qui enregistrait les naissances et les décès. Il exerçait dans la circonscription de la paroisse une sorte de magistrature, dont les divers bénéfices lui constituaient une situation honorable et lucrative dans un pays où la vie était peu coûteuse et où les occasions de dépense étaient rares.

II

À côté des écoles de paroisse, il y avait, en plus petit nombre, les établissements libres, qui étaient des écoles de charité dans lesquelles étaient recueillis les orphelins et les enfants des classes déshéritées. Beaucoup de personnes