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Page:Revue pédagogique, second semestre, 1879.djvu/383

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L’INSTRUCTION PRIMAIRE EN ÉCOSSE.

demandent que, dans nos écoles primaires, l’enfant reçoive, avec les premières connaissances indispensables à tout individu, des notions spéciales qui le préparent à l’exercice d’une profession ou d’un métier. L’idée n’est pas nouvelle ; ce système d’éducation était appliqué en Écosse avec intelligence dans plusieurs établissements privés. Un mémoire que nous avons sous les yeux nous fournit des renseignements intéressants sur l’organisation d’une école industrielle qui fut fondée, il y a vingt ans, à Édimbourg par les soins du Dr Guthrie. L’auteur du mémoire nous introduit dans cette école établie dans High Street, l’une des plus anciennes rues de la ville ; il nous conduit dans les salles d’exercices, nous fait assister aux leçons des élèves et à leurs travaux manuels, place sous nos yeux les mille objets sortis de leurs mains, nous fait voir dans le détail une véritable école modèle habilement organisée, ne laissant rien à désirer sous le rapport de l’enseignement moral et technique donné aux enfants.

Notre première visite, dit l’auteur du mémoire, fut pour l’école des garçons, qui ne compte pas moins de 150 enfants, la plupart pensionnaires. En offrant le pensionnat à ces enfants, le fondateur n’a pas entendu les priver des affectueuses tendresses de la famille, il a voulu seulement les soustraire au contact du vice et mettre leur jeune âme à l’abri de pernicieuses influences. Sur les 800 enfants, tant garçons que filles, qui sont recueillis dans l’école de High Street, 127 sont traités comme des enfants d’adoption, instruits, logés, surveillés avec une sollicitude toute paternelle. La nourriture y est fortifiante et saine, comme il convient qu’elle soit pour des enfants dont la santé est épuisée ou affaiblie par les privations de toute sorte à leur entrée dans l’établissement.