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Page:Revue pédagogique, second semestre, 1879.djvu/384

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REVUE PÉDAGOGIQUE.

Les bâtiments, entourés de cours spacicuses, sont bien aménagés et appropriés à leur destination. Un large vestibule précède une pièce où un bassin d’eau constamment renouvelée sert de lavabo aux jeunes garçons. Tous, sans exception, pensionnaires et externes, y défilent pour la toilette commune ; la cérémonie des ablutions terminée, chacun revêt l’habillement fourni par l’établissement, et dépose jusqu’au soir ses misérables défroques dans un filet marqué à son nom et à son numéro. Après avoir quitté cette pièce, nous fîmes notre entrée dans les salles de classe séparées par une cloison mobile et ouvrant l’une et l’autre sur un long couloir. Le maître y donnait la leçon d’histoire ; M. Guthrie interrogea au hasard quelques élèves qui répondirent avec une remarquable précision, dans un langage convenable et sans apprêt, comme des enfants qu’on habitue à penser et à s’exprimer par eux-mêmes plutôt qu’à réciter une leçon apprise. D’après notre désir, on procéda à un exercice de calcul mental, et nous fûmes émerveillés de la rapidité autant que de l’exactitude des problèmes résolus. Dans les écoles d’Écosse on attache une grande importance à ce genre d’exercices, qui force l’attention de l’élève, tient en éveil ses facultés, forme son jugement et l’habitue de bonne heure à raisonner avec justesse sans le secours de signes écrits ou de procédés de convention. Tout d’abord, je pus croire que les problèmes avaient été étudiés à l’avance ; mais la façon dont il fut répondu à plusieurs de mes questions me força de reconnaître l’excellence des méthodes employées dans l’établissement. La leçon de géographie nous procura également une bien vive satisfaction ; nous demandâmes à plusieurs enfants de nous désigner sur la carte muette l’emplacement de pays et de villes éloignés ou peu connus ; sans hésitation