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Page:Revue pédagogique, second semestre, 1879.djvu/385

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L’INSTRUCTION PRIMAIRE EN ÉCOSSE.

et comme d’elle-même la baguette suivait une ligne qui était rarement la plus longue et allait s’arrêter sur le point cherché. M. Guthrie avait pour chacun une parole d’encouragement : — « Bien répondu, mon enfant. » — « Nous sommes contents de vous, bon courage. » — Ou bien encore : « Voilà qui promet, persévérez, mon ami, et vous arriverez. » — Ces simples mots produisaient un effet magique chez ces abandonnés qui se sentaient renaître à une vie nouvelle.

On nous fit ensuite visiter les ateliers. Tout ce petit monde de travailleurs était bien trop affairé pour se laisser distraire pour notre présence ; tous les fronts étaient penchés sur les métiers, toutes les mains étaient en mouvement, tous les yeux était fixés sur les instruments. Il y avait dans une même salle soixante jeunes garçons occupés à fabriquer des boîtes de carton, les unes simples, les autres peintes et ornées, pour l’industrie ou le commerce. Dans une autre salle, dix enfants, sous la surveillance d’un maître cordonnier, faisaient les chaussures pour tous les élèves et le personnel de la maison. La pièce qui fait suite sert d’atelier pour la confection des vêtements ; seize enfants étaient là réunis, coupant, confectionnant, raccommodant les jaquettes, les vestes, les pantalons de leurs camarades. On applique de préférence à ce genre de travail les enfants atteints d’infirmités physiques : le sentiment des services qu’ils rendent les relève à leurs propres yeux et leur fait mieux supporter le dur traitement de la nature. Une ferme est annexée à l’école, non loin des bâtiments, mais en dehors de la ville, avec champ d’expériences où quarante enfants s’exercent aux travaux de l’agriculture.

L’école des filles est organisée d’après les mêmes principes. On y donne un enseignement complet et approprié