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Page:Revue pédagogique, second semestre, 1879.djvu/578

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mots, des expressions sur lesquelles il croira devoir appela l’attention des élèves. »

Par exemple, Rollin prend le mot bizarre qui se trouve dans le texte. La pensée d’être choisi pour évêque paraît bizarre à Ambroise.

« On expliquera la force de cet adjectif qui marque qu’il y a, dans la personne ou dans la chose à laquelle on l’applique, quelque chose d’extraordinaire et de choquant. Il signifie fantasque, capricieux, fâcheux, désagréable : esprit bizarre, conduite bizarre, voix bizarre. »

Ensuite, il est question du caprice populaire.

« Caprice, ce mot mérite aussi d’être expliqué. Il marque le caractère d’un homme qui se conduit par fantaisie et par humeur et non par raison et par principes. Il faudra, en passant, faire sentir le ridicule de ces deux défauts d’agir bizarrement et par caprice. »

Puis il y a commettre la conduite des âmes ou le gouvernement d’une province à quelqu’un. « Commettre signifie ici confier, donner un emploi dont on doit rendre compte. Il vient du mot latin committere qui a le même sens. Commettre a encore d’autres significations : commettre quelqu’un pour veiller sur d’autres ; commettre une faute ; se commettre avec quelqu’un ; commettre l’autorité du chef. On les appliquera toutes. »

Ensuite une explication sur la grammaire : la répétition des prépositions entre les noms qui ne sont pas synonymes ou équipollents ou approchants : « par ses instructions et par ses exemples ; par les ruses et les artifices de ses ennemis. »

« Après ces observations grammaticales on fera une seconde lecture du même récit, et à chaque période on demandera aux élèves ce qu’ils trouvent de remarquable, soit pour l’expression, soit pour les pensées, soit pour la conduite des mœurs. Cette sorte d’interrogation les rend plus attentifs, les oblige de faire usage de leur esprit, donne lieu de former le goût et le jugement, les intéresse plus vivement à l’intelligence de l’auteur par la secrète complaisance qu’ils ont d’en découvrir par eux-mêmes toutes les beautés, et les met peu à peu en état de se passer du secours du maître, qui est le but où doit tendre la peine qu’il se donne de les instruire. Le maître ensuite