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Page:Revue pédagogique, second semestre, 1879.djvu/581

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draient de choses importantes dont ils ne pourraient jamais aborder l’étude sans cela !

Si le maître sait choisir ses lectures et sait préparer les rapports que les enfants doivent en faire, que de faits moraux, historiques, patriotiques à raconter : quel fonds de patriotisme éclairé et de morale sûre insensiblement s’amasserait dans l’esprit des enfants, et, suivant notre illustre Rollin ! « de combien d’excellents principes pour la conduite de la vie ils se rempliraient eux-mêmes par les différents traits d’histoire qu’on leur ferait lire et raconter ! enfin quel goût ils emporteraient de l’école pour la lecture ! ce qui me paraît un des principaux fruits qu’on doive attendre de l’éducation. »

Ce goût, nous l’avons déjà fait observer, sera précieux à plus d’un titre, puisqu’il permettra aux enfants non seulement de ne pas oublier les leçons de l’école, mais d’acquérir encore de nouvelles connaissances.

À l’école primaire, il y a beaucoup à faire : le nombre des matières à enseigner oblige les maîtres à se renfermer dans des bornes étroites. La lecture est celle qui permet le plus de faire des excursions sur les différents sujets qui entrent dans le programme. Il faut savoir en profiter. Il faut que les enfants lisent avec intelligence, afin que leur mémoire et leur cœur gardent toujours l’heureuse impression de leurs lectures ; il faut que les enfants n’apprennent plus à lire sans emporter de l’école le goût de la lecture, et c’est là, suivant l’heureuse expression de M. Michel Bréal, l’une des réformes les plus urgentes qu’appelle notre enseignement primaire.