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Page:Revue pédagogique, second semestre, 1879.djvu/584

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REVUE PÉDAGOGIQUE.

science met à sa disposition, serait très coupable de les négliger, »

E. Viollet-Leduc, dans l’examen qu’il fait de la pédagogie actuelle, s’écrie : « Pourquoi donc dans les méthodes d’enseignement en général, et dans celles appliquées au dessin en particulier, ne pas profiter de cette disposition naturelle à tout enfant de vouloir comprendre, faire une découverte, obtenir un résultat immédiat ?…

» Mais, dès que sa main peut tenir un crayon et tracer les premiers linéaments, il faut parler à son intelligence, apprendre à ses veux à regarder et à transmettre au cerveau ce qu’ils voient, apprendre à sa main à retracer ce qui s’est gravé dans son cerveau, apprendre à analyser ces objets, à se rendre compte de la raison de leur forme. »

Cette éducation générale, technique, intégrale, telle qu’elle est réclamée par notre temps, doit être l’œuvre de l’école primaire, afin qu’elle devienne le patrimoine de tous et le fondement de la démocratie. « Nos efforts doivent tendre à ce but : donner aux générations futures une éducation en harmonie avec les exigences de la société nouvelle, faire de nos enfants des hommes qui puissent trouver leur place dans la civilisation scientifique et productive », dit notre ami Georges Lassez dans ses Études sur l’enseignement professionnel.

Si nous concevons l’instruction avec cette largeur de vues, il faut que, dès son entrée à l’école, l’enfant soit exercé au raisonnement, mis en présence des choses usuelles, initié aux procédés généraux du travail, aux transformations multiples des produits employés par l’industrie pour satisfaire nos besoins moraux et matériels, afin qu’il acquière des connaissances sinon étendues, du moins exactes, qui l’aideront puissamment à perfectionner ses aptitudes et à acquérir le goût de l’étude.