Aller au contenu

Page:Revue pédagogique, second semestre, 1879.djvu/586

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée
584
REVUE PÉDAGOGIQUE.

d’industrie, sur leur force de résistance, sur les diverses formes données aux objets en bois selon l’utilité qu’ils doivent produire, sur l’emploi du bois avec le fer, sur les principaux outils et machines dont se servent le manouvrier et l’industriel, sur les localités centres de production ou de commerce.

Et pour intéresser vivement l’enfant, pour l’obliger à chercher le principe d’une forme quelconque, pour mieux lui faire saisir les relations qui existent entre ce que l’on conçoit et ce que l’on représente, entre la pensée et la représentation, entre la science et l’art ; pour donner à la main plus de hardiesse, plus de dextérité, et à l’œil plus de sûreté de goût, on a recours au dessin qui matérialise, pour ainsi dire, les idées si diverses et si subites de l’intellect exercé.

Le dessin est l’analyse des formes par laquelle l’enfant, aussi jeune qu’il soit, apprend à voir, à concevoir et à exécuter. Ce n’est donc pas la copie routinière de modèles graphiques qui peut initier à l’art (il faut la proscrire de l’enseignement au contraire), mais bien une suite progressive d’études qui mettent l’enfant en état de « se servir du crayon comme il se sert de sa langue », selon la belle expression de E. Viollet-Leduc, et en possession de « ce moyen d’exprimer la pensée et de la faire pénétrer dans l’esprit des autres ».

En résumé, l’enseignement par l’aspect ne saurait produire tous les résultats qu’il faut en attendre, qu’à la condition de lui donner pour base l’étude du dessin.

Il est plus facile d’enseigner aux enfants les premiers éléments du dessin linéaire que de leur apprendre à tracer des lettres, qui ne sont que des figures de convention, parce que l’application de ces figures géométriques est facilement aperçue dans le tracé sur le papier.