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Page:Revue pédagogique, second semestre, 1880.djvu/44

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REVUE PÉDAGOGIQUE.

curieux, promoteur ingénieux de toute idée propre à porter la lumière dans les profondeurs des dernières couches de la société, partisan de toute mesure capable d’imprimer le mouvement à leur longue et inerte apathie. Ce savant si bien placé pour cela aux portes de la Suisse, aux confins de l’Allemagne, est M. Louis Revon, naturaliste préparateur, conservateur de la bibliothèque et du beau musée d’Annecy[1], bibliothèque et musée devenus, grâce à ses soins intelligents, un dépôt de collections qu’envieraient bien de nos villes de cinquante et de soixante mille habitants.

Cette idée originale et féconde de l’enseignement populaire par les affiches, M. Revon la tient de la Suisse, sa voisine, de la Suisse, où le génie de la liberté, toujours favorable à l’initiative individuelle, seconde si heureusement le progrès. La machine administrative à haute pression, en passant Ie niveau sur les esprits, n’y tend pas, comme ailleurs, à les jeter tous dans le même moule. Il reste du jeu dans les cerveaux pour l’éclosion d’idées nouvelles. Genève participe de l’esprit anglais : un grain d’excentricité n’effraye personne, et toute proposition qui sort des routes battues, n’y court pas le risque immédiat de passer pour impraticable ou ridicule.

En Suisse donc, on a compris et utilisé depuis longtemps cette attraction de l’affiche. Les autorités genevoises, en particulier, ont fait distribuer dans les mairies et dans Îles écoles quelques instructions rédigées par des hommes spéciaux, en tête desquels figurent des membres de l’institut national genevois. Je citerai surtout deux placards que je

  1. M. Revon a obtenu une des deux croix de la Légion d’honneur, attribuées aux représentants des Sociétés savantes de France, dans leur réunion à la Sorbonne du mois d’avril dernier.