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Page:Revue pédagogique, second semestre, 1880.djvu/47

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L’ENSEIGNEMENT PAR LES AFFICHES.

la rage. Mais, si cette affiche figurait avantageusement sur les murailles de la ville de Moulins, il ne semble pas qu’elle eût été également répandue dans les villages où hameaux où elle était surtout nécessaire, privés qu’ils sont le plus souvent de médecins et surtout de pharmaciens. En un mot, cette affiche ne paraissait pas destinée à sortir de l’enceinte des villes ; mais qu’est-ce que la population des villes comparée à celle des campagnes ? Ce sont les campagnes qu’il faut attaquer, ce sont les campagnes qu’il s’agit d’atteindre.

Il y a quelques années, la préfecture de la Haute-Savoie avait aussi fait répandre, mais cette fois dans Les villages, une instruction ayant pour titre : Mesures à adopter dans toutes les communes dans l’intérét de l’hygiène et de la santé publique.

L’affiche est petite, mais si toutes ses prescriptions étaient exécutées, nos départements n’auraient rien à envier aux fermes suisses et hollandaises[1].

Déjà donc il y a, même en France, quelque chose de fait. L’impulsion est donnée ; le terrain a reçu un commencement de préparation. Un pas de plus, et l’enseignement populaire au moyen des affiches sera passé à l’état d’institution.

J’ai eu l’occasion en Savoie de m’’entretenir sur ce sujet avec M. Revon, de lui entendre exprimer ses vœux et en même temps ses regrets si patriotiques. J’ai gardé le souvenir de cette conversation d’un homme de bien ; et c’est le

  1. Combien les idées en Suisse sont plus avancées à cet égard ! En 1861, l’Institut genevois, que je me plais toujours à citer, avait fait afficher une circulaire sur quelques plantes à essayer ou à propager dans le canton de Genève. Le dernier paysan pouvait y lire le nom, la description, l’usage et le rendement d’un certain nombre de plantes nouvelles dont en France les lettrés seuls connaissaient alors le nom et les propriétés.