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Page:Revue pédagogique, second semestre, 1880.djvu/53

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L’ENSEIGNEMENT PAR LES AFFICHES.

» Il n’existe pas de plus acharnés destructeurs d’insectes que les grimpeurs. Oh ! dans cette catégorie-là nous n’avons que l’embarras du choix pour aligner de gros chiffres, plus éloquents que les longues démonstrations. Ouvrez l’estomac d’un pic vert, vous serez sûr d’y trouver des fourmis en quantité innombrable ; dans l’un nous avons compté 560 fourmis, dans d’autres 600, puis 700, enfin 800 ! Cette nourriture étant légère et vite digérée, un pie vert doit consommer au moins 2,000 fourmis par jour, c’est-à-dire plus de 700,000 par an, ce qui fait, pour une seule famille de pics, entre deux et trois millions ! Le pic-noir st aussi glouton ! nous avons trouvé jusqu’à 900 grandes fourmis mêlées de gros vers blancs dans son gésier. Le pic épeiche (pie noir et blanc) et les autres espèces ont la même alimentation, et prennent aussi des gerces, des chenilles, beaucoup de vers blancs destructeurs du bois. Le torcol partage les habitudes des pics, et malgré sa petite taille il trouve le moyen d’engloutir 200 fourmis dans un repas. — Il est faux de dire que les pics et les torcols creusent les bois sains et contribuent à les faire pourrir. Puisque leur seule préoccupation est de chercher les insectes et les vers, il est au contraire naturel qu’ils s’adressent de préférence aux troncs déjà percés, pour en retirer les animaux qui menacent les arbres d’une ruine complète. Il n’est donc pas nécessaire de déclarer ici que ce serait une vraie folie de nuire à ces gardiens vigilants des forêts et des vergers.

» En abordant l’ordre des gallinacés, nous vous engageons fort à noter ceci : la caille, dont on fait un massacre général pour le plaisir des gourmets, devrait être conservée avec soin dans les champs. N’écoutez pas ceux qui disent qu’elle ruine le campagnard en mangeant beaucoup de blé ; d’abord, elle en consomme bien moins qu’on ne