Aller au contenu

Page:Revue pédagogique, second semestre, 1880.djvu/54

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée
44
REVUE PÉDAGOGIQUE.

le croit, et se contente du grain tombé pendant la moisson, et qui serait également perdu ; d’ailleurs, elle aurai ! le droit de prélever ce faible impôt comme récompense de services continuels. Nous avons examiné l’estomac d’une cinquantaine de cailles, depuis avril jusqu’à novembre. Eh bien, presque toujours il contenait des insectes ; en mai ceux-ci figuraient seuls, en très grande quantité à la fois : les chenilles avec ou sans poils abondaient, puis venaient les sauterelles, les insectes rongeurs du blé et diverses espèces de coléoptères. En octobre il y avait moins d’insectes, mais des centaines de mauvaises graines.Comptez-vous pour rien ce sarclage gratuit des champs ? E£ puis, pour cet oiseau, comme pour beaucoup d’autres, tenez compte de la quantité d’engrais qu’il dépose sur la terre : nous avons eu la curiosité de peser la fiente d’une caille élevée en cage ; elle en donnait de 12 à 15 grammes par semaine, de sorte qu’une famille de cailles fournit au moins 10 kilos d’excellent guano dans l’espace d’une année. Regardez-vous encore comme un ennemi un oiseau qui détruit par milliers les insectes rongeurs, dépose de l’engrais sur vos terres ct les nettoie des plantes parasites ? »

Tout cela est véritablement charmant et dicté par un profond sentiment de la nature. Et comme c’est neuf ! Qui s’est avisé jusqu’ici de formuler de pareils avis ? Personne. D’ailleurs, obligé de choisir, nous avons nécessairement passé sous silence bien des détails intéressants. Ainsi, nous aurions voulu citer ce que nous dit M. Revon de la musaraigne, du hérisson, de la taupe, du crapaud. Oui, M. Revon s’intéresse au pauvre crapaud, et par d’excellentes raisons. « Parce qu’il est laid, on se croit en droit de le martyriser ; et pourtant cette bête, incapable de faire du mal, met tous ses soins à nettoyer les jardins ;