Aller au contenu

Page:Revue pédagogique, second semestre, 1880.djvu/635

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée
625
DES INSTITUTEURS ADJOINTS.

Il renonce forcément au bénéfice du concours, mais il ne renonce pas à se faire instituteur. Il va prendre une autre voie.

Pendant que son camarade heureux profite de sa bourse et des leçons fructueuses de l’école, il est obligé, lui, de gagner sa vie, tout en ne perdant pas de vue le bat qu’il poursuit ; il faut qu’il travaille pour vivre et en même temps il faut qu’il s’instruise et se prépare à ses examens.

Il va s’offrir comme sous-maître ou maître élémentaire dans quelque pensionnat primaire ; il est chargé d’une petite classe, d’un service de récréation, de promenade, de dortoir, etc.

Il accepte tout. Malgré cela, il trouve encore le temps de lire, de travailler ; il le prend sur ses nuits, sur ses congés, sur ses vacances ; il veut arriver quand même.

À son examen d’admission à l’école normale, il était presque prêt pour l’examen du brevet élémentaire. Après une année de travail personnel, il subit avec succès cette épreuve et se met à l’œuvre pour le brevet supérieur, qu’il obtient à la session même à laquelle se présente son camarade de promotion de l’école normale.

Il peut encore arriver qu’un candidat ne réussisse point au concours d’admission à l’école normale et suive, avec le même succès, la voie que nous venons d’indiquer ; s’il est intelligent et laborieux, s’il aime son état, les enfants, s’il est observateur, il peut, bien qu’ayant échoué trois ans auparavant, faire quad même un bon instituteur.

Ces deux candidats libres ne peuvent-ils, ne doivent-ils pas être mis sur le même pied d’égalité que les élèves-maîtres pour un emploi officiel dans l’enseignement public ?

Ils ont les connaissances exigées, ils ont de plus la