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Page:Revue pédagogique, second semestre, 1880.djvu/637

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DES INSTITUTEURS ADJOINTS.

était point question. Il était laissé à la disposition-des communes[1].

La loi de 1867 a fait un pas ; elle a alloué aux instituteurs adjoints un traitement de 400 ou de 500 francs. C’était peu, mais c’était plus que rien.

La loi de 1875 accorde un traitement de 700 francs à nos sous-instituteurs. C’est encore un progrès, mais c’est insuffisant.

Voyons :

Les adjoints sont nommés officiellement et subissent la retenue pour la retraite.

Je ne parle pas de la retenue du premier mois qui constitue une grande gêne pour beaucoup, je parle seulement de la retenue du vingtième qui ne leur laisse que 665 francs, soit 55 francs et 41 centimes par mois, et un peu moins de 57 sous par jour, pas un iota de plus.

Les écoles pourvues d’adjoints se trouvent dans les communes importantes où l’on ne vit pas à bon marché. Quand même ce serait dans un village, il est difficile de dépenser moins de 37 sous par jour pour se nourrir.

Dans une pension, restaurant ou hôtel, ou dans une famille, on n’aurait point la table à moins de 40 ou 50 francs par mois.

Que reste-t-il à notre malheureux sous-maître ? Rien. Il travaille pour son pain. Mais il a encore chaque mois du blanchissage à payer ; il lui faut des habits un peu convenables ; il ne peut se présenter dans sa classe en blouse et en pantalons à pièces aux genoux ; il doit représenter, faire honneur à l’enseignement. Comment pourra-t-il rempla-

  1. J’ai connu des communes dans lesquelles le sous-maître ne jouissait que d’un traitement de 300 francs.