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Page:Revue pédagogique, second semestre, 1880.djvu/87

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DU DEVOIR SCOLAIRE À DOMICILE.

Éveillons la curiosité des enfants ; provoquons leurs questions et répondons-y avec clarté. Prenons garde de nous servir avec eux d’un vocabulaire qu’ils ne comprennent pas : abaissons-nous jusqu’à eux pour les élever insensiblement jusqu’à nous. Habituons-les à regarder et à voir les choses qui les entourent. Que par nos explications familières ils aient bientôt une idée nette de leur origine, de leurs transformations et de leurs usages. Tous les faits dont ils sont témoins, les exercices de lecture, les différentes leçons de la journée peuvent donner lieu à un petit exercice oral, à une leçon de choses qui exercera leur jugement, éveillera leur esprit, en un mot, enrichira leur intelligence d’une foule d’idées qu’on aura toujours soin de leur faire exprimer correctement.

Ces petits comptes rendus que les plus jeunes enfants feront oralement en une phrase d’abord, puis en deux ou trois phrases fort simples, pourront être écrits par les élèves de la première division du cours élémentaire.

Dans le cours moyen, ces exercices seront plus développés. On commencera par de petits contes, des historiettes qui seront d’abord lus et commentés en classe ; puis viendront les comptes rendus d’une lecture, d’une leçon de choses, d’une promenade, les petites lettres familières dont les sujets seront empruntés aux différentes circonstances de la vie, les récits des faits qui se passent sous les yeux des enfants, etc. Mais, encore une fois, que l’on n’oublie pas que l’enfant ne saura écrire que quelques phrases incohérentes, si, par l’exercice oral qui doit toujours précéder l’exercice écrit, on ne l’a pas mis en état de mettre un ordre naturel et logique dans ses idées.

On ne s’écartera pas tout d’abord de cette règle : quand les enfants seront suffisamment exercés, on les abandon-