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Page:Revue pédagogique, second semestre, 1880.djvu/90

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REVUE PÉDAGOGIQUE.

désordre et de l’imprévoyance d’autre part, on donnera une véritable portée morale à l’enseignement de l’arithmétique.

Disons une fois pour toutes qu’il sera bon de ne donner en devoir, dans les classes moyennes et inférieures, que des problèmes semblables à ceux qui auront été résolus dans la leçon d’arithmétique du jour. Au début de l’année scolaire, au lieu d’une question de théorie proprement dite, on se contentera de faire énoncer les définitions et les principes que l’on aura expliqués en classe. Plus tard, viendront les démonstrations qui porteront avant tout sur les principes dont l’application est la plus fréquente.

Les questions de théorie suivront toujours, et pas à pas, les indications du programme. Il est essentiel qu’elles soient étudiées dans leur ordre logique, parce qu’en arithmétique tout s’enchaîne rigoureusement ; mais nous ne croyons pas qu’il soit indispensable de suivre cette règle pour le choix des problèmes. Nous pensons, au contraire, qu’il convient de donner aux enfants, le plus tôt qu’on le peut, une grande variété de problèmes se rapportant à n’importe quel chapitre de l’arithmétique, pourvu que la solution de ces problèmes n’exige que la pratique des quatre règles. Nous trouvons plus d’avantage dans cette manière de procéder : l’élève s’habituera à chercher la solution d’un problème dans son intelligence, et non dans une formule qu’il ne comprend pas, et l’étude des fractions et des opérations désignées sous le nom de règles de trois, d’intérêt, d’escompte, de société, etc., étude qui doit être faite en quelques mois seulement, lui sera rendue plus facile et plus fructueuse. On aura soin de veiller à ce qu’il déduise clairement et logiquement les unes des autres toutes les parties de la solution raisonnée, en se servant du langage propre à l’arithmétique.