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Page:Revue pédagogique, second semestre, 1881.djvu/626

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REVUE PÉDAGOGIQUE

unes des communes, la trop petite population des bourgs et la dissémination des autres habitations sur un territoire trop étendu pour que les enfants puissent commodément se réunir ; et, dans toutes, la nécessité des travaux de la campagne qui, enlevant aux maîtres leurs écoliers pendant six ou huit mois de l’année, laissent ces premiers sans pain pendant le même temps. D’un autre côté, des obstacles moraux paralysent également le zèle du Comité. Ces obstacles sont : l’insouciance absolue des habitants de Ia campagne qui ne veulent ni ne savent apprécier le bienfait de l’instruction pour leurs enfants et, la répugnance qu’ont les maires et les curés de campagne à promouvoir ou favoriser l’établissement des écoles dans leurs communes, parce qu’une expérience trop constante leur a appris que presque tous les individus qui se livrent à la fonction d’instituteur dans les campagnes sont des aventuriers que la fainéantise et l’inconduite ont forcés d’abandonner leur profession antérieure, leur famille et leur pays. Du reste, la cessation forcée des écoles de campagne pendant la saison des travaux paraît au Comité un obstacle insurmontable à l’établissement d’écoles réglées dans les communes rurales, aucun instituteur doué de quelque capacité et de bonnes mœurs ne voulant courir les risques d’être six mois de l’année sans travail et sans moyens de subsistance. Le Comité ne voit que deux moyens d’obvier à cet inconvénient, ce serait ou de choisir dans chaque commune un instituteur parmi les domiciliés de la commune qui aurait dans son industrie et dans son travail, d’autres ressources, ou une dotation faite par les communes aux instituteurs pour les mettre à l’abri de l’indigence. La connaissance qu’ont les membres du Comité de l’état de nos campagnes leur fait juger qu’aucun des domiciliés qui en auraient la