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Page:Revue pédagogique, second semestre, 1881.djvu/627

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UN COMITÉ CANTONAL D’INSTRUCTION PUBLIQUE

capacité et les autres qualités ne consentiraient à se vouer aux fonctions d’instituteur. Quant à la dotation à faire par les communes, les moyens à employer pour l’obtenir semblent beaucoup plus de la compétence de l’autorité administrative que de celle des comités cantonaux. »

Voilà qui est bien conclu ; à l’administration qui fait du zèle à bon compte en poussant les autres en avant, le Comité répond : à vous d’agir. En cela il montrait non seulement de l’esprit, mais un grand sens. Pour avoir des instituteurs, il fallait leur assurer les moyens de vivre : il fallait faire un traitement : qui payerait ce traitement ? les familles, la commune, le département, l’État ? il y avait un compte à établir. Mais en somme, le problème était posé ; on sait qu’il ne fut pas tout de suite résolu. La question du développement de l’instruction primaire était d’abord une question de finances. Du reste le procès-verbal que je viens de citer est le dernier de quelque importance ; après cette déclaration si judicieuse et st nette, qu’aurait pu faire de long temps le Comité, si ce n’est de se répéter ?

Des pages qu’il nous a laissées et que nous avons parcourues ensemble, se dégage une vue assez précise, ce me semble, de la situation de l’instruction primaire telle que l’Empire la léguait à la Restauration. Résumons-la en quelques mots. D’instituteurs, il y en avait encore dans les villes, peu ou point dans les campagnes ; dans les villes ils avaient, ils gardaient des élèves, ils pouvaient vivre ; dans les campagnes les élèves leur manquaient pendant une grande partie de l’année ; d’autre part, point de logement, point de traitement ; ils vivaient misérablement ou ne pouvaient vivre. Comme il arrive quand une protes-