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Page:Revue pédagogique, second semestre, 1881.djvu/628

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REVUE PÉDAGOGIQUE

sion est peu avantageuse, elle était peu recherchée ; ceux-là seulement la prenaient à qui les autres étaient fermées : les déclassés y abondaient ; le discrédit rejaillissait sur tous ; l’opinion publique était à leur égard méfiante, hostile : pour le prouver, je n’aurais qu’à rappeler certains passages déjà cités ; mais ils ont dû frapper par leur dureté même. On s’adressait de préférence à ces hommes du pays, qui, les travaux des champs terminés, prenant leurs quartiers d’hiver, s’improvisaient maîtres, gens bien peu capables, comme le reconnaissait le Comité ; on était plus sûr de leur moralité ; puis ils étaient plus proches, chaque groupe d’habitations avant en quelque sorte le sien, et, comme ils avaient d’autres ressources et que ce n’était pour eux qu’un surcroît de gain, ils se contentaient d’une rétribution plus légère ; ils apprenaient ce qu’ils savaient, peu de chose, lire, écrire ; on ne voit même pas qu’il soit question de compter ; encore écrire, n’était-ce souvent que signer son nom, le dessiner. Aussi, pour juger de l’instruction en ce temps, ne faut-il faire, à mon avis, que peu de fond sur le nombre des gens qui savaient signer ; c’était une science fort recherchée ; réduite à ce que j’ai dit, elle prouve peu.

La Restauration, dès son avènement, témoigne de son intérêt pour l’instruction primaire ; elle veut la répandre, en assurer le bienfait aux communes qui en sont privées (ce sont les expressions du président du Comité de Chinon dans sa première séance) ; elle veut plus d’écoles et des écoles sérieuses, vraiment dignes de ce nom ; elle encourage le personnel, elle lui distribue, on se le rappelle, des médailles, des encouragements pécuniaires : elle tâche de l’épurer, de le relever ; elle lui demande des titres de capacité ; à qui n’en a pas elle impose une sorte d’examen sur place, au chef-lieu d’arrondis-