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Page:Revue pédagogique, second semestre, 1884.djvu/251

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À TRAVERS LES ÉCOLES

d’abord la manière d’être extérieure, ce qui frappe les yeux, tenue, propreté, politesse ; puis les aptitudes intellectuelles ; « celui-ci a ou n’a pas de mémoire ; celui-là aime ou n’aime pas le dessin, etc. » ; enfin les inclinations morales. Ce qui manque, c’est le lien entre ces différentes parties — car il y a d’ordinaire un lien ; — le trait dominant du caractère, ce qui en constitue l’unité, ce qui en est le fond et l’explication, le grand ressort moteur, qualité ou défaut ; mais cela est si difficile à démêler, même pour les plus habiles ! J’ai dit qualité ou défaut : de l’un à l’autre il y a souvent bien peu de distance ; il s’en faut de si peu que le défaut ne devienne qualité ou que la qualité ne devienne défaut !

Ce qui manque aussi, ce qui manque surtout, c’est la conclusion. Je lis bien : « Celui-ci est apathique, il faut l’intéresser ; celui-là est léger, toujours en l’air, il faudrait le fixer. » Mais comment ? on ne le dit pas avec précision et netteté. C’est ici que le directeur devrait intervenir avec son expérience, aider l’élève-maître, le mettre sur la voie, lui faire trouver les moyens. À un exercice pratique il doit y avoir une conclusion pratique. Ce n’est pas assez au médecin d’avoir tâté le pouls du malade et de l’avoir ausculté ; il faut qu’il lui prescrive un remède, qu’il le guérisse ou du moins essaie de le guérir. De même pour nous, gens d’éducation : nous n’étudions pas la nature humaine pour le seul plaisir de la pénétrer et de la connaître ; nous l’étudions pour savoir comment la rendre meilleure.

Peut-être les deux critiques que j’ai faites se tiennent-elles. Qui aurait discerné le grand ressort moteur dont je parlais, ce trait essentiel et dominant du caractère, saurait du même coup où mettre le doigt pour accélérer ou ralentir le mouvement, pour le régler.

Ô l’attachante étude que celle de l’homme ! On peut bien dire que c’est entre toutes l’étude maîtresse, à coup sûr celle qui sert le plus à l’homme.

J’ai entendu dire à un maître en ces matières que la psychologie de l’enfant n’était pas faite — Pourquoi ? Est-ce que