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Page:Revue pédagogique, second semestre, 1884.djvu/59

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CONFÉRENCES PÉDAGOGIQUES DES INSTITUTEURS ALLEMANDS

serait formées ; enfin le maître aura recours à l’enseignement intuitif pour apprendre à l’enfant à exprimer sa pensée.

Le principe de la concentration de l’enseignement n’est pas moins fécond, en ce qui concerne les classes inférieures ; nous le retrouverons exposé avec plus de détails à propos de l’enseignement de la langue maternelle.

IV

Après avoir exposé les principes généraux qui doivent guider l’instituteur dans son enseignement, nous allons examiner les règles particulières applicables à chacune des matières du programme.

A. Religion. — L’enseignement religieux ne faisant plus partie du programme des écoles primaires françaises, nous nous contenterons d’extraire des conférences quelques idées relatives à la Situation de Église et de l’école en Allemagne.

Les sentiments d’indépendance vis-à-vis du clergé, que les instituteurs avaient manifestés au congrès de 1874, ont considérablement diminué, ou, du moins, ils se font rarement jour dans les assemblées. Les orateurs du parti libéral font bien entendre quelques revendications isolées ; ainsi, au congrès libre de Putlitz (1879), le rapporteur se plaint des difficultés qui surviennent entre l’inspecteur local, en tant que pasteur, et l’instituteur, son sacristain ; plus tard, au congrès de 1883, le Dr Diltes demande énergiquement que les inspecteurs ne soient plus choisis parmi les membres du clergé, comme cela se pratique encore dans la plupart des États de l’Allemagne. Néanmoins, on sent que les instituteurs se tiennent sur la réserve. Comme s’ils craignaient d’être suspectés d’irréligion, les rapporteurs font revenir à chaque instant dans leurs discours les mots de piété et de religion, à tel point que certaines conférences paraissent faites plutôt au profit de l’Église qu’à celui de l’école. À la conférence de Graudenz (4881), par exemple, la soumission à l’Église et à ses représentants est considérée comme le devoir de l’instituteur. Dans la conférence officielle de Putlitz (1879), l’instituteur Hinke se plaint de ce que l’on perd l’habitude de la prière : il demande que l’enfant soit, en quelque sorte, dans sa famille, un prédicateur, un apôtre. Dans la conférence officielle d’Anhalt (4880), on s’occupe de rechercher les moyens d’obtenir l’assiduité à l’église sans exercer je contrainte apparente.

La question de l’école confessionnelle et de l’école mixte quant aux cultes (Simultanschule) n’a été traitée que dans deux assemblées : la conférence de Spandau (1879) et le congrès de Hambourg (1880). Interprètes des sentiments du parti libéral, les instituteurs, dans ces deux réunions, affirment la nécessité de l’école mixte quant aux cultes et sa supériorité sur l’école confessionnelle. « La séparation des élèves selon leur culte, disent-ils, ne peut être justifiée au point de vue de l’histoire, ni de la pédagogie, ni de l’Église, ni de l’État. L’école