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Page:Revue pédagogique, second semestre, 1884.djvu/60

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REVUE PÉDAGOGIQUE

mixte peut seule enseigner la tolérance religieuse aux élèves. » Mais : ces dernières résolutions trouvent peu d’écho ; le parti de la réaction semble l’emporter, car l’école confessionnelle est plus que jamais à l’ordre du jour dans les régions officielles.

Il est à remarquer que, dans aucune conférence, les instituteurs n’ont demandé la suppression de l’enseignement religieux confessionnel dans l’école ; et cependant c’est la seule solution pratique de la difficulté ; c’est une solution qui s’impose en Allemagne bien plus encore qu’en France, en raison de la diversité des confessions et de l’impossibilité absolue, surtout dans les petites communes, d’avoir des écoles strictement confessionnelles.

Il est bon de faire observer aussi que, dans les programmes, il n’est pas fait mention, d’une manière spéciale, de l’enseignement de la morale et de l’instruction civique. La morale est rattachée à le religion ; elle s’enseigne surtout au moyen de récits tirés de la Bible ; elle a donc un caractère confessionnel. Quant à l’instruction civique, si indispensable dans un pays comme le nôtre, il est facile de comprendre qu’elle soit moins appréciée des divers gouvernements de l’Allemagne. Les souverains sentent peu l’utilité de faire connaître aux peuples leurs droits en même temps que leurs devoirs.

B. Allemand. — Les différentes parties que comprend l’enseignement de la langue maternelle, lecture, écriture, exercices de langage, orthographe, composition, ne sont jamais séparés complètement dans la pratique ; mais elles sont plus intimement liées encore dans l’enseignement des classes inférieures, surtout si où applique le principe de la concentration de l’enseignement déjà mentionné. Nous étudierons donc simultanément les diverses questions relatives à l’enseignement élémentaire de la langue maternelle.

Deux méthodes de lecture se partagent l’attention des instituteurs allemands : la méthode d’écriture-lecture (Schreiblesemethode) qui est la plus répandue, et la méthode des mots normaux (Normalwörtermethode) ou méthode analytique-synthétique d’écriture-lecture avec des exercices d’intuition (Voir le Dictionnaire de pédagogie à l’article : Écriture-lecture). Cette dernière méthode a ses partisans et ses adversaires.

La conférence de Stettin (1880) n’accepte que la méthode d’écriture-lecture. « La meilleure méthode, c’est la méthode simple d’écriture-lecture, car elle est conforme à la nature. D’après cette méthode, l’enfant étudie d’abord les petites lettres en caractères manuscrits, puis les mêmes lettres en caractères imprimés, enfin les majuscules simultanément en caractères manuscrits et imprimés[1]. Le syllabaire doit, autant que possible, ne pas contenir de syllabes dépourvues. de signification. Il faut que tous les mots qu’il renferme puissent

  1. Dans quelques méthodes d’écriture-lecture, on présente à l’enfant simultanément les lettres en caractères manuscrits et en caractères imprimés.