Aller au contenu

Page:Revue pédagogique, second semestre, 1884.djvu/62

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée
54
REVUE PÉDAGOGIQUE

Les discussions relatives à l’enseignement de l’orthogtephe ne présentent rien d’intéressant pour nous ; les instituteurs se sont Surtout occupés de la question de la réforme de l’orthographe allemande. Quant aux exercices de composition, préparés déjà dans les classes inférieures par l’enseignement intuitif, ils doivent avoir, dans les classes supérieures, un but essentiellement pratique. À Stallupönen (1881), les instituteurs recommandent tout spécialement les lettres comme exercices de composition. « Ces lettres se rapporteront aux événements ordinaires de la vie ; elles seront de celles que les paysans, les ouvriers peuvent être forcés d’écrire. On tiendra compte des circonstances locales et de la différence des sexes. On fera connaître aux élèves les règlements les plus simples de l’administration des postes. »

C. Calcul. — Les instituteurs constatent que l’intuition seule peut donner aux enfants l’idée des nombres. Au début de l’enseignement du calcul, on emploiera donc les procédés intuitifs. Mais l’intuition ne sera pas trop longtemps prolongée, car elle empêcherait tout progrès ultérieur.

« Le calcul, disent les instituteurs réunis à Magdebourg (1880), doit reposer d’abord sur l’intuition ; puis on le rendra peu à peu indépendant des moyens intuitifs et on procédera par abstraction. Les procédés intuitifs servent à donner aux enfants l’idée des nombres. ils les aident à exécuter les premières opérations, ils leur font connaître les mesures, les monnaies, les poids employés journellement. Comme moyens d’intuition, les objets eux-mêmes seront préférés à leur représentation. Il est bon de mettre entre les mains des élèves les objets ou appareils qui servent à l’enseignement intuitif, afin qu’ils opèrent eux-mêmes… La connaissance des nombres de 1 à 100 et les opérations sur ces nombres seront seules enseignées par intuition » — « Il faut apporter le plus grand soin à l’étude des nombres de 1 à 160, car c’est de la manière inconsciente et presque mécanique dont on exécute les opérations élémentaires sur les 100 premiers nombres, que dépendent la facilité et la sûreté du calcul… » (Leipzig, 1880.)

À Ottok et à Graudenz (1882), les instituteurs demandent que l’on s’attache davantage au calcul pratique et qu’on laisse de côté, dans les écoles primaires, les règles qui ont peu d’utilité dans la vie ordinaire, comme les caractères de divisibilité, la recherche du plus grand commun diviseur, etc. À Barby (1881), le rapporteur insiste sur l’importance du calcul mental à tous les degrés de l’enseignement.

L’enseignement de la géométrie appliquée est également recommandé, en raison de l’utilité de cette science dans toutes les conditions sociales : mais le maître ne fera pas de géométrie savante ; il emploiera la méthode de Pestalozzi.