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Page:Revue pédagogique, second semestre, 1898.djvu/324

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REVUE PÉDAGOGIQUE

jours comment elles préparent les jeunes gens à obtenir d’une manière certaine des emplois honorables et rémunérés. Je ne voudrais pas juger toutes nos écoles d’après le petit nombre de renseignements que j’ai pu recueillir ; mais il arrive trop souvent, je le crains, que le professeur se déclare satisfait quand il a exposé un cours copieux et savant et que l’élève a obtenu une moyenne suffisante en interrogations,

Nos écoles industrielles, installées dans les régions où elles ont paru le plus nécessaires, rendent des services plus immédiats que les écoles commerciales. Leurs élèves, en effet, ont vécu presqu : tous dans ce milieu où ils travailleront plus tard, et il n’est pas nécessaire que les maîtres les dirigent dans le choix de leur carrière. Il suffit, dans ce cas, que l’enseignement professionnel théorique et pratique soit consciencieusement donné, les élèves feront d’eux-mêmes l’application de leur savoir à leurs travaux quotidiens.

Mais pour les écoles commerciales, il n’en est pas de même. Si les maîtres se contentent d’exposer les matières du programme et de surveiller le travail de leurs auditeurs, ils auront simplement préparé des sujets, qui seraient capables d’accompagner très utilement dans ses voyages un agent commercial vraiment digne de ce nom et de lui servir de secrétaires. Ainsi que le dit M. Blondel, les résultats que nous obtenons dans ces écoles sont un peu en façade.

Trop souvent, en effet, nous recrutons des élèves qui n’ont pas la vocation, et nous ne faisons pas assez pour la développer. Il faudrait, en un mot, se pénétrer de cette idée que l’éducation commerciale des élèves, c’est-à-dire la direction imprimée à leurs pensées et à leurs efforts vers l’examen des transactions commerciales en général et surtout vers les entreprises commerciales avec les pays étrangers, doit être la tâche principale du maître. Quant aux leçons et aux matières du programme, ce n’est là qu’un bagage nécessaire pour entreprendre l’étude pratique du commerce, étude que l’agent commercial fera quand il voyagera pour sa maison ou pour celle de son patron.

En Allemagne, les étudiants si nombreux, qui se pressent aux cours des hautes écoles de commerce, se documentent non pas seulement en vue d’un examen de fin d’année, espèce de concours