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Page:Revue pédagogique, second semestre, 1907.djvu/270

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moins exigeante : pour cent enfants, il faut « une chambre de 26 pieds en longueur, 17 à 18 en largeur et 12 de hauteur, de peur que les chaleurs ne causent quelque puanteur et ensuite une maladie, notamment dans Paris où l’air est fort grossier ». L’auteur demandait ainsi un peu plus de deux mètres cubes d’air par élève. Bien que trouvant son école « grande et spacieuse », il recommande de la percer de fenêtres à vitres ou au moins à châssis de papier bien clairs, d’en établir de trois côtés, de quatre s’il est possible, « car, en été, on ne peut avoir trop d’air pour évaporer toutes les mauvaises odeurs des enfants ». L’aération, si nécessaire dans un pareil entassement d’élèves, se faisait aussi par la cheminée, large de douze pieds au moins et sans jambages. Un banc semi-circulaire, haut de quatorze pouces, permettait aux écoliers de s’y chauffer à tour de rôle par bandes de dix à douze. Ceux qui avaient fourni le combustible se chauffaient les premiers, les pauvres ensuite.

Le mobilier scolaire. — Le mobilier se composait de tables de quinze pouces de large, posées sur des tréteaux ou empiétées de bons pieds de chêne. Elles étaient réservées aux « écrivains ». « Il est à souhaiter, dit le même auteur, qu’il y ait autant de places que d’écrivains pour éviter les confusions que font ordinairement les paresseux qui passent volontiers deux ou trois jours sans écrire et donnent pour excuse que les places étaient occupées par d’autres. » Des bancs disposés le long des murs étaient destinés aux débutants encore au syllabaire.

Dans l’école de Juvigny (Manche), on voyait deux grands bancs de seize pieds de long et à dos de chêne pour les filles, deux autres de quinze pieds, sans dos, pour les garçons, deux autres petits bancs de huit pieds, une table de longueur de seize pieds. Dans les écoles de village, on ne trouvait qu’une grande table ordinaire autour de laquelle se rangeaient les écrivains, de sorte que la moitié d’entre eux tournaient le dos au maître.

Ajoutons à cela l’estrade du maître et une armoire pour serrer les livres en dehors des heures de classe.

L’École chrétienne recommandait l’usage de sentences instructives et de prières collées sur des cartes attachées au mur, et