Aller au contenu

Page:Revue pédagogique, second semestre, 1915.djvu/55

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée
43
LA CURE D’AIR PAR LA MUTUALITÉ SCOLAIRE

cotisation supplémentaire, de 0 fr. 50 par exemple, qui serait affectée spécialement au service de l’hygiène préventive ?

Je ne le pense pas, car ainsi que l’a fait observer fort justement mon distingué collègue de Reims, M. Lépine, « dans nos mutualités scolaires le taux de la cotisation globale doit nécessairement rester très modeste, si l’institution veut demeurer accessible à la masse des enfants du peuple ».

Faudrait-il, d’autre part, exiger des familles intéressées une contribution à la dépense que doit entraîner l’envoi de leurs enfants au grand air ?

La mutualité scolaire de Clichy qui, depuis deux ans, pratique l’entr’aide sanitaire, évite soigneusement de se substituer aux parents. Elle veut bien les aider à raffermir et à consolider la santé de leurs enfants sociétaires, mais en aucun cas elle ne prend à sa charge tous les frais de voyage et de séjour. Aide-toi et la mutualité t’aidera : telle est la maxime qui lui sert de règle.

La collaboration pécuniaire des familles aux œuvres de colonies de vacances, nées de l’assistance, lorsqu’elle s’exerce libéralement, est vivement à encourager, car il est juste et sain de s’aider soi-même si l’on veut être digne de l’aide d’autrui, mais quand il s’agit d’avantages assurés par une œuvre mutualiste, il me paraît impossible de faire du versement préalable d’une contribution financière, variable avec les personnes, une condition sine qua non de la participation d’un sociétaire débile aux bienfaits d’une cure d’air.

Un tel versement serait contraire à l’esprit et à la lettre de la loi du 1er avril 1898. Mais rien n’empêche évidemment les administrateurs des mutuelles scolaires de provoquer discrètement la générosité volontaire des familles, soit avant le départ, soit plutôt après le retour des enfants, lorsque l’influence salutaire du grand air a pu être constatée.

C’est ce qui a été fait, ici et là, dans les trois arrondissements de Paris qui, depuis deux ans, se sont entendus amicalement pour l’organisation de leurs colonies mutualistes, et j’apprenais il y a quelques jours que plusieurs dons de 25, de 20, de 10 francs avaient été faits spontanément par des parents reconnaissants. Me permettra-t-on de citer encore un moyen d’augmenter le