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ANALYSES ET COMPTES-RENDUS



David Ferrier. The Goulstonian lectures on the localisation of cerebral disease[1]. (Les localisations dans les maladies cérébrales, etc.)

On a déjà analysé dans cette Revue le livre important de M. Ferrier sur les Fonctions du cerveau. Dans les leçons que nous avons sous les yeux, c’est le même sujet qui est repris en partie, mais à un autre point de vue. Dans ses publications antérieures, M. Ferrier s’est occupé exclusivement, et on sait avec quel succès, de physiologie expérimentale : il a repris, contrôlé, complété la grande découverte de Hitzig sur l’excitabilité des circonvolutions cérébrales ; et l’on peut dire que sa description des centres moteurs a été le vrai point de départ de ces recherches auxquelles nous assistons maintenant, sur cette doctrine naguère si décriée des localisations cérébrales.

Ces leçons, sans avoir l’originalité de ses travaux précédents, en sont le complément ; elles en sont, comme disent les médecins, la preuve clinique : non que l’observation du malade soit supérieure à l’expérimentation, — loin de là, mais elle est un élément de contrôle important et, en pareille matière, indispensable. M. Ferrier a été précédé dans cette voie par un nombre déjà considérable d’écrivains ; nous citerons en France M. Lépine, MM. Charcot et Pitres, que nous avons déjà fait connaître à nos lecteurs ; M. Grasset, dont la brochure contient un bon résumé de la question. Ce sont les observations publiées par les différents médecins depuis huit ans que M. Ferrier a dépouillées et analysées à la lumière de la physiologie. En lisant ces leçons, on pourra voir jusqu’à quel point la physiologie et la pathologie humaines concordent, quelles acquisitions la science a faites, quelles incertitudes elle présente encore.

M. Ferrier commence par rechercher les raisons qui rendent compte de l’état d’infériorité de nos connaissances sur le système nerveux, et en particulier sur le cerveau, et il les trouve dans le peu de développement de l’anatomie pathologique et dans l’incertitude où nous sommes de savoir si, en présence d’un symptôme donné et d’une lésion donnée,

  1. Ces leçons ont été publiées dans le British médical Journal, nos des 23 et 30 mars, et des 6, 13, 20 et 27 avril 1878.